Zimmer in einem Bundesasylzentrum

La Confédération s’attend à une pénurie de places d’hébergement pour l’automne

28 août 2023

Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) estime que les places d’hébergement pour les personnes réfugiées risquent de manquer à l’automne prochain. Le SEM prévoit quelque 28 000 demandes d’asile pour cette année, éventuellement 35 000, sachant que ce chiffre est peu probable déclare le SEM. À cela s’ajoutent environ 20 000 demandes de personnes réfugiées d’Ukraine au bénéfice du statut de protection S. Le premier accueil des personnes réfugiées d’Ukraine relève également de la compétence de la Confédération.

Aujourd’hui, la Confédération dispose de 6400 places d’hébergement dans les centres fédéraux pour requérants d’asile et d’environ 3700 places mises à disposition par l’armée. Sur demande de la Confédération, les cantons avaient jusqu’au 25 août 2023 pour annoncer des places supplémentaires. Elles sont au nombre de 600 places pour le premier hébergement et quelque 1200 autres sont «en cours d’examen» par les cantons. D’après le communiqué, l’armée examine également dans quelle mesure elle pourrait mettre à disposition des places d’hébergement supplémentaires.

Les abris de protection civile comme dernier recours

L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) est d’avis que l’hébergement dans des abris de protection civile et des halles de gymnastique ou des entrepôts commerciaux n’est pas approprié et ne devrait être envisagé qu’en dernier recours. Il s’agit en effet d’hébergements d’urgence qui ne peuvent être utilisés que lorsque toutes les autres possibilités ont été épuisées, y compris l’hébergement privé.

Les enfants accompagné-e-s et non accompagné-e-s ainsi que les personnes vulnérables ne devraient pas, autant que possible, être hébergé-e-s dans des structures d’urgence telles que des abris de protection civile. Ces personnes réfugiées ne devraient en aucun cas être hébergées sous terre.

De plus, les abris de protection civile font souvent office de solution de réserve pour l’organisation d’urgence des cantons et ne sont pas conçus pour servir d’hébergement pour les personnes réfugiées au niveau fédéral. S’ils sont utilisés comme centres fédéraux d’asile, ils manqueront alors aux cantons en cas d’aggravation de la situation.

Les casernes ne sont pas des centres fédéraux pour requérants d’asile

Une caserne encore exploitée comme place d’armes n’est pas non plus adaptée pour servir de centre fédéral d’asile. Un hébergement dans une caserne en exploitation peut réveiller des événements traumatisants ou de mauvais souvenirs, en particulier chez les personnes ayant fui la guerre.

En principe, il faudrait veiller à ce que les personnes réfugiées soient, tant que faire se peut, éloignées des activités militaires.

Les casernes sont elles aussi des structures d’urgence et devraient être utilisées comme lieux d’hébergement pour une durée aussi brève que possible. Les enfants accompagné-e-s et non accompagné-e-s ainsi que les personnes vulnérables ne doivent pas, autant que possible, être hébergé-e-s dans des casernes.

Une pénurie prévue depuis longtemps

En raison d’une menace de pénurie à l’automne, le Conseil fédéral avait déjà demandé au Parlement, lors de la session d’été de juin, un crédit d’environ 133 millions de francs afin de construire et de mettre en service des installations de conteneurs temporaires pour les nombreuses personnes réfugiées attendues à l’automne. Le Parlement a toutefois rejeté le crédit. Du point de vue de l’OSAR, les conteneurs sont mieux adaptés à l’hébergement que les abris de protection civile.

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