Une aide plus directe est nécessaire

03 février 2020

En 2019, environ 14 000 personnes ont déposé une demande d’asile en Suisse soit près de 1000 de moins que l’année précédente. Il s’agit là d’une conséquence directe de la politique de fermeture de l’UE. L’OSAR demande à la Confédération de compenser cette tendance et de faire venir davantage de réfugiés en Suisse par voie directe et en toute sécurité via les programmes de réinstallation du HCR.

Selon les statistiques de l’asile 2019, le nombre de demandes d’asile déposées en Suisse s’élève à 14 269, soit le chiffre le plus bas depuis 2007. Au total, 11 724 personnes sont entrées dans le pays. Les autres demandes d’asile sont dues à des naissances et à des reprises de séjour en Suisse. 5551 personnes ont obtenu l’asile, et 5021 personnes ont été admises provisoirement. L’infrastructure conçue pour une capacité de 24 000 personnes dans le cadre de la nouvelle procédure d’asile n’est donc pas encore pleinement exploitée. Parallèlement, plus de 40 000 réfugiés sont actuellement hébergées dans des conditions inhumaines en Grèce, dans des camps conçus pour seulement 6200 personnes.

Une politique de fermeture qui perdure

L’OSAR constate que l’Europe continue d’adopter des mesures répressives pour fermer les routes de l’exil à celles et ceux qui cherchent protection. Les renvois brutaux aux frontières extérieures de l’UE sont monnaie courante, à l’image des opérations d’interception financées par l’Europe et menées au large des côtes d’Afrique du Nord par les garde-côtes libyens. En outre, les opérations de sauvetage en Méditerranée menées par des civils font l’objet d’une opposition et d’une criminalisation systématiques de la part de certains pays européens.

L’attitude de la Suisse est pour le moins ambivalente. D’une part, elle soutient la politique de fermeture de l’Europe. D’autre part, elle offre – à petite échelle – un soutien aux personnes exilées. Or, elle pourrait apporter une aide encore plus importante. Surtout, elle peut sauver des vies humaines en faisant en sorte que les personnes en quête de protection ne soient plus contraintes d’emprunter des voies dangereuses au péril de leur vie: en 2019, plus de 1300 personnes sont mortes ou ont disparu en mer Méditerranée.

Des contingents de réinstallation plus généreux

L’OSAR a demandé à plusieurs reprises à la Confédération de créer d’autres voies d’accès légales et sûres vers la Suisse. Celle-ci a par la suite promis de participer davantage aux programmes de réinstallation du HCR via l’accueil direct des personnes réfugiées le long des routes de l’exil, par exemple dans les camps de réfugiés en Afrique du Nord. Compte tenu du nombre exceptionnellement bas de demandes d’asile, la Suisse devrait revoir à la hausse ses contingents actuels.

Aux yeux de l’OSAR, il importe également d’agir en Grèce, où des personnes survivent depuis des années dans des camps de réfugiés plus que saturés aux conditions inhumaines. Le Secrétariat d’État aux migrations a lui aussi reconnu la nécessité d’intervenir. Il s’agit à présent de se montrer généreux et de concrétiser ces intentions.

Afin d’épargner aux réfugié-e-s des routes d’exil dangereuses, l’OSAR continue également à considérer qu’il est nécessaire de faciliter la délivrance de visas humanitaires et le regroupement familial des réfugié-e-s reconnu-e-s et des personnes admises à titre provisoire.