Pacte de l’UE : non à de nouvelles lacunes juridiques

14 juillet 2023

Dans un avis commun, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) et d’autres organisations appellent les gouvernements européens à rejeter un règlement autorisant des exceptions dans le cadre de la prochaine réforme du droit européen de l’asile. L’OSAR demande plutôt à la Suisse de s’engager avec vigueur pour le respect des droits humains et du droit international aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE).

Alors que le 8 juin, les ministres de l’IntĂ©rieur de l’UE avaient trouvĂ© un accord sur deux Ă©lĂ©ments clĂ©s du pacte europĂ©en sur la migration et l’asile, de nouveaux durcissements du rĂ©gime europĂ©en de l’asile se profilent dĂ©jĂ  Ă  l’horizon. Le règlement actuellement en discussion relève Ă©galement du pacte de l’UE et est censĂ© s’appliquer lors des situations de crise et d’instrumentalisation et dans les cas de force majeure. Il permettrait aux pays de l’espace Schengen d’encore abaisser les standards dĂ©jĂ  peu Ă©levĂ©s de la rĂ©forme Ă  venir dans des cas exceptionnels. Des retards dans les dĂ©lais d’enregistrement seraient ainsi Ă  prĂ©voir, avec le risque accru de pushbacks, le recours Ă©tendu aux procĂ©dures aux frontières dans des conditions de dĂ©tention en lieu et place d’une procĂ©dure d’asile ordinaire et les standards encore plus bas en matière d’hĂ©bergement et de prise en charge des personnes en quĂŞte de protection que cela implique.

La Suisse pourrait également être concernée

La Suisse aussi serait probablement liée par certaines parties de ce règlement. L’OSAR demande donc qu’elle s’engage avec vigueur au niveau européen contre une nouvelle détérioration des conditions de vie des personnes réfugiées et de nouvelles lacunes juridiques, et pour le respect des droits humains et du droit international aux frontières extérieures de l’UE.

Du point de vue de l’OSAR et de ses organisations partenaires européennes, ce règlement est inutile. Le cadre juridique en vigueur offre déjà aux États membres la flexibilité de réagir aux changements aux frontières extérieures, notamment au moyen d’exceptions, ces dernières étant toutefois limitées à juste titre et strictement définies.

L’avis commun émane d’une initiative du European Council on Refugees and Exiles (ECRE), la faîtière européenne. L’OSAR est membre depuis 1994 de cette alliance d’organisations non gouvernementales qui s’engage pour la protection et les droits des personnes en quête de protection et des personnes réfugiées.

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