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Aucune perspective en Grèce pour les personnes au bénéfice d’un statut de protection

29 septembre 2023

Les personnes bénéficiant d’un statut de protection n’ont pratiquement aucun droit en Grèce. C’est ce que confirme la dernière analyse de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), qui s’oppose de ce fait aux transferts vers la Grèce.

Depuis de nombreuses années déjà, les transferts Dublin vers la Grèce sont majoritairement suspendus en raison des défaillances systémiques du système d’asile local. Des personnes au bénéfice d’un statut de protection continuent toutefois d’être transférées, avec l’aval de la justice, en application de l’accord bilatéral de réadmission. Depuis un arrêt du Tribunal administratif fédéral de mars 2022, les familles avec enfants sont exclues des transferts vers la Grèce, pour autant qu’il n’existe pas de circonstances particulièrement favorables à un retour.

Dans la version actualisée de son analyse juridique et de sa fiche d’information à titre d’aperçu succinct de la situation, l’OSAR montre que la couverture des besoins fondamentaux des personnes bénéficiant d’un statut de protection est déficiente en Grèce et s’est encore détériorée au cours de l’année écoulée.

À la rue malgré un besoin de protection reconnu

Il n’existe en Grèce aucune prestation sociale dĂ©diĂ©e aux personnes bĂ©nĂ©ficiant d’une protection internationale, c’est-Ă -dire aux personnes rĂ©fugiĂ©es reconnues et Ă  celles ayant obtenu une protection subsidiaire. L’assistance financière fournie aux personnes requĂ©rantes d’asile prend automatiquement fin avec l’octroi du statut. Les personnes concernĂ©es perdent leur place d’hĂ©bergement 30 jours après la reconnaissance d’un statut de protection, si tant est qu’elles aient Ă©tĂ© hĂ©bergĂ©es pendant leur procĂ©dure d’asile. Aucune solution de remplacement n’est prĂ©vue et les personnes ayant droit Ă  une protection doivent se dĂ©brouiller par leurs propres moyens sur le marchĂ© libre du logement. Puisque l’État ne met Ă  disposition ni logement spĂ©cifique ni assistance pour la recherche de logement et l’accès Ă  celui-ci, de très nombreuses personnes au bĂ©nĂ©fice d’une protection internationale sont sans abri en Grèce. Les multiples obstacles qui se dressent sur leur route les empĂŞchent souvent ne serait-ce que de rĂ©clamer les rares prestations auxquelles elles ont droit, telles que l’accès aux soins de santĂ©, compliquĂ© sur le plan administratif par l’obligation de disposer d’un numĂ©ro de sĂ©curitĂ© sociale, dont l’octroi est lui-mĂŞme conditionnĂ© Ă  l’existence d’autres documents et d’une adresse de correspondance. Ă€ cela s’ajoute un grave dĂ©ficit de ressources qui affecte aussi lourdement la population locale.

L’Organisation suisse d’aide aux rĂ©fugiĂ©s (OSAR) observe la situation des personnes requĂ©rantes d’asile et des personnes ayant droit Ă  une protection en Grèce depuis plusieurs annĂ©es. Elle coopère Ă  cette fin avec Pro Asyl (Allemagne) et son organisation partenaire en Grèce Refugee Support Aegean (RSA), qui documente la situation sur place. L’OSAR dĂ©conseille les transferts de personnes vers la Grèce, tant en vertu du règlement Dublin III que de l’accord de rĂ©admission (personnes au bĂ©nĂ©fice d’un statut de protection en Grèce).

Qu’est-ce qu’un accord de réadmission ?

L’accord de rĂ©admission est un accord de droit international conclu entre deux pays. Il rĂ©git l’expulsion de personnes en quĂŞte de protection dĂ©boutĂ©es de leur demande d’asile et de celles ayant un statut de sĂ©jour irrĂ©gulier. Il repose sur l’obligation mutuelle des pays, consacrĂ©e par le droit international, de rĂ©admettre leurs propres ressortissant-e-s. La Suisse a conclu plus de 60 accords de rĂ©admission. Il s’agit pour certains de conventions de niveau administratif qui ne requièrent pas l’approbation du Parlement.

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