FrontiĂšres sud: Davantage de transparence

FrontiĂšres sud: Davantage de transparence

18 août 2016

La directrice de l’OSAR Miriam Behrens s’est rendue le 17 et 18 aoĂ»t Ă  Chiasso et Ă  CĂŽme afin d’observer la situation des rĂ©fugiĂ©-e-s sur place. « Notre objectif est de s’assurer que les droits des personnes en quĂȘte de protection soient entiĂšrement garantis », explique Miriam Behrens. Chaque personne qui cherche protection en Suisse doit notamment ĂȘtre transfĂ©rĂ©e au SecrĂ©tariat d’Etat aux migrations (SEM) en tant qu’autoritĂ© compĂ©tente, mĂȘme s’il existe des doutes quant aux motifs de la demande d’asile.

L’OSAR constate qu‘une grande confusion et incertitude rĂšgnent auprĂšs des personnes concernĂ©es quant Ă  leur situation juridique rĂ©elle. « Nos doutes se sont justifiĂ©s avec le voyage Â», explique Miriam Behrens, directrice de l’OSAR. Les personnes qui cherchent protection ne sont pas suffisamment et correctement informĂ©es, ce qui entraine une confusion sur les conditions et sur le moment durant lequel elles peuvent dĂ©poser une demande d’asile. La situation sur place est difficile pour toutes les parties concernĂ©es. Il est nĂ©cessaire d’avoir plus de transparence sur les procĂ©dures appliquĂ©es et sur les arrestations des personnes Ă  la gare de Chiasso. Les contrĂŽles des personnes doivent respecter L’ Accord sur l’association (de la Suisse) Ă  Schengen.

Un manque de transparence et de clarté

La situation sur place montre que le Corps des gardes-frontiĂšres arrĂȘte et contrĂŽle systĂ©matiquement les personnes qui arrivent Ă  la gare. Il existe aussi des imprĂ©cisions sur la date Ă  laquelle les personnes en quĂȘte de protection pourront dĂ©poser une demande d’asile ainsi que sur le dĂ©roulement de la procĂ©dure. Le Corps des gardes-frontiĂšres a fortement besoin de plus de soutien afin que les personnes en quĂȘte de protection soient directement transmises au SEM, lequel dispose d’un service de traduction et d’une meilleure communication envers les personnes en quĂȘte de protection.

Améliorer la situation des enfants

L’OSAR constate que certains enfants accompagnĂ©s et non accompagnĂ©s Ă  CĂŽme ont tentĂ© d’entrer en Suisse. Les dispositions de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant prĂ©voient que chaque autoritĂ© accorde une importance primordiale Ă  l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant. Les autoritĂ©s italiennes ainsi que le Corps des gardes-frontiĂšres ont donc le devoir de prendre des mesures en ce sens. L’OSAR s’engage Ă  ce qu’une solution soit trouvĂ©e pour ces enfants.

DĂ©clin du nombre de demandes d’asile et augmentation des contrĂŽles Ă  la frontiĂšre

En comparaison avec l’annĂ©e 2015, les demandes d’asile ont diminuĂ© dans toute l’Europe. La situation initiale est nĂ©anmoins difficile et les Etats de l’espace Schengen, dont la Suisse fait partie, ne donnent jusqu’à prĂ©sent aucune rĂ©ponse satisfaisante au problĂšme de transit puisqu’ils ne se focalisent pas assez sur les besoins des personnes Ă  protĂ©ger. Au cours de l’annĂ©e 2015, davantage d’Etats de l’espace Schengen ont eu en mĂȘme temps recours Ă  des contrĂŽles aux frontiĂšres intĂ©rieures afin d’assurer que les personnes prĂ©sentes sur le territoire soient enregistrĂ©es correctement et puissent dĂ©poser une demande d’asile. Cela ne constitue toutefois pas une solution satisfaisante. Des mĂ©canismes de redistribution sont nĂ©cessaires en Europe (la relocalisation) afin de garantir la protection des personnes concernĂ©es. «La Suisse devait fortement s’engager ici», explique Miriam Behrens.

L’OSAR propose les pistes de rĂ©solutions suivantes :

Le Corps des gardes-frontiĂšres doit impĂ©rativement transmettre au SEM tous les cas de personnes qui souhaitent dĂ©poser une demande d’asile, mĂȘme s’il existe des doutes quant aux motifs de la demande d’asile.

Toutes les autoritĂ©s participantes en Suisse et en Italie doivent orienter le traitement des mineur-e-s non accompagnĂ©-e-s et des familles avec enfants sur la base de l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant.

Le Corps des gardes-frontiĂšres doit ĂȘtre soutenu par des spĂ©cialistes des autoritĂ©s de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) dans la prise en charge des mineur-e-s non accompagnĂ©-e-s.

Le Corps des gardes-frontiĂšres a besoin de plus de soutien, notamment avec l’aide de traductrices et de traducteurs, ainsi que lors de la transmission des personnes en quĂȘte de protection vers le SEM.

La Suisse doit entrer en contact avec l’UE et les pays voisins afin de trouver une solution pour les personnes en quĂȘte de protection qui sont bloquĂ©es Ă  CĂŽme.

La communication avec les personnes en quĂȘte de protection doit ĂȘtre fortement amĂ©liorĂ©e. Ces derniĂšres doivent pouvoir disposer d’un matĂ©riel d’information appropriĂ©.

La pratique des contrĂŽles doit ĂȘtre transparente et respecter L’ Accord sur l’association (de la Suisse) Ă  Schengen.

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