La décision des chefs d’Etats de l’UE, réunis à Bruxelles le 23 avril 2014, qui est d’augmenter le budget des missions maritimes Triton et Poséidon du programme Frontex, est saluée par l’OSAR, à condition que l’impact du sauvetage des réfugiés soit similaire à celui de l’opération «Mare Nostrum», menée par le gouvernement italien. Toutes les autres décisions de l’UE ne visent cependant qu’à empêcher les réfugiés d’atteindre l’Europe. Ainsi, les affaires des bandes criminelles de passeurs se voient plutôt encouragées que combattues. Pour les personnes ayant besoin de protection, les prix et l’exploitation sur le chemin de l’exil augmenteront encore. Tant qu’il n’y aura pas de voie légale et ouverte vers l’Europe, les migrants dépendront totalement du service des passeurs.
Ce que l’Europe doit faire à court, moyen et long terme:
- Organiser immédiatement des opérations de sauvetage efficaces en mer, sous direction européenne et comme substitut à l’opération «Mare Nostrum»
- Permettre l’ouverture de voies de passage légales et durables vers l’Europe afin de protéger les migrants (contingent, regroupement familial, visa humanitaire).
- Garantir la possibilité de demander l’asile dans les ambassades ou un accès légal similaire dans tous les Etats de l’UE.
- Allouer plus de ressources aux premiers pays d’accueil des réfugiés.
- Garantir des procédures d’asile justes et des conditions de vie dignes aux personnes ayant un besoin de protection dans tous les Etats de l’UE.
- Lutter efficacement contre les causes de fuite et de migration involontaire.
Ce que la Suisse doit faire:
La Suisse pourrait jouer un rôle actif, exemplaire et contribuer, grâce aux ressources dont elle dispose, à la mise en œuvre de toutes ces mesures. Par conséquent, l’OSAR demande au Conseil fédéral de:
- Appliquer la clause de souveraineté (entrée en matière en Suisse) dans le cadre du Règlement Dublin III pour toutes les personnes vulnérables, en particulier lorsque des pays tels que l’Italie, la Hongrie, la Bulgarie ou Chypre sont concernés.
- Mettre fin aux rapatriements vers la Grèce.
- Réintroduire les demandes d’asile dans les ambassades, précisément parce que d’autres Etats européens hésitent à le faire. La Suisse a de l’expérience avec cet instrument et peut inciter les autres Etats à offrir cette possibilité aux requérants d’asile. Ce serait le seul chemin légal et sûr d’accès à la protection pour les personnes qui en ont besoin. Dans tous les cas, il s’agirait-là d’une possibilité d’examiner de façon préliminaire les demandes d’asile à l’extérieur de l’Europe bien plus réaliste et efficace que l’idée de mettre en place des centres de tri externalisés en Afrique ou en Asie.
- Mettre rapidement en œuvre la décision du Conseil fédéral de recevoir 3’000 réfugiés syriens supplémentaires.
- Gérer la crise actuelle des réfugiés au niveau fédéral, cantonal et avec les différents représentants de la société civile
- Réformer et ajuster fondamentalement l’aide suisse au développement ainsi que les échanges commerciaux, particulièrement dans les pays situés au sud du Sahara. Investissements directs dans le domaine de la santé, la formation, la formation professionnelle, la promotion des entreprises locales, la construction et l’amélioration des infrastructures du pays. Répartition équitable des matières premières au sein de la population. Arrêt de l’exportation d’armes dans les pays en voie de développement.
- Collaborer plus étroitement avec les pays industrialisés d’Europe, dépourvus d’un passé colonial.
Questions

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