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Initiative de la Suisse à 10 millions : l’OSAR demande un rejet clair

14 mai 2025

Après le Conseil fédéral, c’est au tour du Parlement de traiter de l’initiative de l’UDC de la Suisse à 10 millions qui demande un arrêt net de l’immigration. Ceci entraînerait des conséquences particulièrement désastreuses pour les personnes réfugiées, prises pour cible par l’UDC à travers des mesures totalement disproportionnées, comme le montre l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) dans son argumentaire. L’OSAR oppose un NON ! catégorique à cette attaque frontale contre la protection des personnes réfugiées et appelle le Parlement à suivre le Conseil fédéral et à rejeter clairement cette initiative radicale.

La Commission des affaires politiques du Conseil national se prononcera les 15 et 16 mai sur l’initiative de la Suisse Ă  10 millions, par laquelle l’UDC demande de limiter Ă  10 millions de personnes la population rĂ©sidante permanente d’ici 2050 puis de plafonner strictement l’immigration. L’OSAR appelle la Commission Ă  recommander clairement au Conseil national de rejeter cette initiative, comme le Conseil fĂ©dĂ©ral l’a dĂ©jĂ  fait. 

En effet, l’initiative de la Suisse Ă  10 millions aurait non seulement des consĂ©quences catastrophiques sur l’économie et la prospĂ©ritĂ©, mais elle s’attaque aussi de manière frontale Ă  la protection des personnes rĂ©fugiĂ©es. L’arrĂŞt net de l’immigration demandĂ© touche en particulier les personnes rĂ©fugiĂ©es, en plus de la main d’œuvre qualifiĂ©e venue d’Europe et de pays tiers. Par les mesures drastiques et disproportionnĂ©es exigĂ©es par l’initiative, L’UDC prend dĂ©libĂ©rĂ©ment pour cible des personnes ayant dĂ©jĂ  dĂ» fuir la guerre, la terreur et la torture. 

C’est pourquoi l’OSAR dit clairement NON !

L’OSAR rejette donc rĂ©solument l’initiative profondĂ©ment radicale de la Suisse Ă  10 millions. Dans son argumentaire, l’OSAR dĂ©montre en dĂ©tail que ce texte…:  

... n’est pas compatible avec les principes de l’État de droit consacrĂ©s dans la Constitution fĂ©dĂ©rale, revient Ă  rĂ©silier la Convention de Genève sur les rĂ©fugiĂ©s, la Convention europĂ©enne des droits de l’homme et la Convention relative aux droits de l’enfant et met fin Ă  la coopĂ©ration avec l’Europe dans le domaine de l’asile. Le libellĂ© « Initiative de rĂ©siliation 2.0 » serait bien plus honnĂŞte ;  

... fait indĂ»ment des personnes rĂ©fugiĂ©es des boucs Ă©missaires. L’initiative les prend pour cible et leur fait largement porter la responsabilitĂ© de la croissance dĂ©mographique, des problèmes environnementaux, de la surcharge du système de soins de santĂ©, des loyers Ă©levĂ©s, des dĂ©penses sociales et de la criminalitĂ©. En rĂ©alitĂ©, les personnes rĂ©fugiĂ©es ne reprĂ©sentaient que 2,5 % de la population rĂ©sidante permanente en 2024, mĂŞme avec une guerre en Europe. Les mesures relevant du domaine de l’asile sont donc disproportionnĂ©es et ont peu d’incidence sur les problèmes citĂ©s ;  

... prive les personnes dĂ©placĂ©es par la guerre de toute perspective de pouvoir rester en Suisse. Or, 43 % des personnes admises Ă  titre provisoire travaillent aujourd’hui et paient des impĂ´ts et des contributions sociales. Elles remplissent les postes vacants dans des mĂ©tiers requĂ©rant un faible niveau de qualification et touchĂ©s par une pĂ©nurie de main-d’œuvre, comme dans le secteur de la santĂ© ou l’industrie ;  

... entend retirer aux personnes rĂ©fugiĂ©es le droit au respect de la vie privĂ©e et de la vie familiale garanti par la Constitution et le droit international, ce qui affecterait surtout les enfants et les femmes ;  

... laisse des questions fondamentales sans rĂ©ponse. L’initiative ne dit mot de ce qu’il est censĂ© advenir des personnes rĂ©fugiĂ©es qui recherchent une protection en Suisse une fois le plafond de 10 millions de personnes atteint.  

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