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Initiative de la Suisse à 10 millions : l’OSAR demande un rejet clair

Après le Conseil fédéral, c’est au tour du Parlement de traiter de l’initiative de l’UDC de la Suisse à 10 millions qui demande un arrêt net de l’immigration. Ceci entraînerait des conséquences particulièrement désastreuses pour les personnes réfugiées, prises pour cible par l’UDC à travers des mesures totalement disproportionnées, comme le montre l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) dans son argumentaire. L’OSAR oppose un NON ! catégorique à cette attaque frontale contre la protection des personnes réfugiées et appelle le Parlement à suivre le Conseil fédéral et à rejeter clairement cette initiative radicale.

La Commission des affaires politiques du Conseil national se prononcera les 15 et 16 mai sur l’initiative de la Suisse Ă  10 millions, par laquelle l’UDC demande de limiter Ă  10 millions de personnes la population rĂ©sidante permanente d’ici 2050 puis de plafonner strictement l’immigration. L’OSAR appelle la Commission Ă  recommander clairement au Conseil national de rejeter cette initiative, comme le Conseil fĂ©dĂ©ral l’a dĂ©jĂ  fait. 

En effet, l’initiative de la Suisse Ă  10 millions aurait non seulement des consĂ©quences catastrophiques sur l’économie et la prospĂ©ritĂ©, mais elle s’attaque aussi de manière frontale Ă  la protection des personnes rĂ©fugiĂ©es. L’arrĂŞt net de l’immigration demandĂ© touche en particulier les personnes rĂ©fugiĂ©es, en plus de la main d’œuvre qualifiĂ©e venue d’Europe et de pays tiers. Par les mesures drastiques et disproportionnĂ©es exigĂ©es par l’initiative, L’UDC prend dĂ©libĂ©rĂ©ment pour cible des personnes ayant dĂ©jĂ  dĂ» fuir la guerre, la terreur et la torture. 

C’est pourquoi l’OSAR dit clairement NON !

L’OSAR rejette donc rĂ©solument l’initiative profondĂ©ment radicale de la Suisse Ă  10 millions. Dans son argumentaire, l’OSAR dĂ©montre en dĂ©tail que ce texte…:  

... n’est pas compatible avec les principes de l’État de droit consacrĂ©s dans la Constitution fĂ©dĂ©rale, revient Ă  rĂ©silier la Convention de Genève sur les rĂ©fugiĂ©s, la Convention europĂ©enne des droits de l’homme et la Convention relative aux droits de l’enfant et met fin Ă  la coopĂ©ration avec l’Europe dans le domaine de l’asile. Le libellĂ© « Initiative de rĂ©siliation 2.0 » serait bien plus honnĂŞte ;  

... fait indĂ»ment des personnes rĂ©fugiĂ©es des boucs Ă©missaires. L’initiative les prend pour cible et leur fait largement porter la responsabilitĂ© de la croissance dĂ©mographique, des problèmes environnementaux, de la surcharge du système de soins de santĂ©, des loyers Ă©levĂ©s, des dĂ©penses sociales et de la criminalitĂ©. En rĂ©alitĂ©, les personnes rĂ©fugiĂ©es ne reprĂ©sentaient que 2,5 % de la population rĂ©sidante permanente en 2024, mĂŞme avec une guerre en Europe. Les mesures relevant du domaine de l’asile sont donc disproportionnĂ©es et ont peu d’incidence sur les problèmes citĂ©s ;  

... prive les personnes dĂ©placĂ©es par la guerre de toute perspective de pouvoir rester en Suisse. Or, 43 % des personnes admises Ă  titre provisoire travaillent aujourd’hui et paient des impĂ´ts et des contributions sociales. Elles remplissent les postes vacants dans des mĂ©tiers requĂ©rant un faible niveau de qualification et touchĂ©s par une pĂ©nurie de main-d’œuvre, comme dans le secteur de la santĂ© ou l’industrie ;  

... entend retirer aux personnes rĂ©fugiĂ©es le droit au respect de la vie privĂ©e et de la vie familiale garanti par la Constitution et le droit international, ce qui affecterait surtout les enfants et les femmes ;  

... laisse des questions fondamentales sans réponse. L’initiative ne dit mot de ce qu’il est censé advenir des personnes réfugiées qui recherchent une protection en Suisse une fois le plafond de 10 millions de personnes atteint.