La banqueroute de la politique sur les réfugiés

La banqueroute de la politique sur les réfugiés

18 mars 2016

C’est avec une profonde inquiétude et déception que l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés a pris connaissance des résultats du sommet entre la Turquie et l’UE. Avec l’accord entre l’UE et la Turquie, le droit à une procédure individuelle d’asile est sacrifié. Il traduit la banqueroute morale et juridique de la politique européenne sur les réfugié-e-s.

Par le biais de cet Ă©change indigne, les rĂ©fugiĂ©-e-s syrien-ne-s seront directement renvoyĂ©-e-s en Turquie ; une petite part de celles et ceux qui vivent dĂ©jĂ  en Turquie soient rĂ©parti-e-s dans l’UE. Cependant une clĂ© de rĂ©partition n’existe pas. Les personnes en recherche de protection provenant d’autres pays seront renvoyĂ©es au second plan malgrĂ© leur origine et leur besoin de protection. Une telle discrimination basĂ©e sur la nationalitĂ© mine le droit individuel Ă  la protection.

Une déclaration de faillite pour l’UE et le système d’asile européen
Selon l’Organisation suisse d’aide aux rĂ©fugiĂ©s OSAR, l’UE et avec elle l’ensemble du système europĂ©en d’asile s’est inclinĂ©e devant le prĂ©sident turc Erdogan. Selon Stefan Frey, le porte-parole de l’OSAR,  « c’est un Ă©chec moral et juridique de la politique europĂ©enne des rĂ©fugiĂ©-e-s. La Suisse est un Ă©lĂ©ment intĂ©gral de cette politique en tant que membre des accords Schengen/Dublin. Â»

La Turquie comme Etat à risque pour les réfugié.e.s
La Turquie n’est pas un pays tiers sûr parce que l’accès à la procédure d’asile et à la protection n’est pas garanti selon la Convention de Genève relative au statut de réfugiés.

Encourager les passeurs, mettre en danger les ĂŞtres humains
Le blocage de la route des Balkans contraint des milliers de personnes à emprunter des routes dangereuses, mettant ainsi leur vie en péril. Une des conséquences directes sera un marché de passeurs encore plus lucratif en mer. Au lieu de déplacer les routes de fuite et encourager les passeurs, l’UE doit apporter des solutions communes et globales pour garantir la protection des réfugié.e.s.

Légaliser les passages de fuite, s’attaquer aux causes de l’exode
Pour la minorité des personnes qui fuit vers l’Europe – près de 90 % des réfugié.e.s sont confiné.e.s dans des camps dans les pays voisins – la légalisation des chemins de fuite reste le seul moyen, à court terme, de lutter contre cette insupportable tragédie humaine. En même temps, le système Schengen/Dublin doit être réformé, de manière à ce que des procédures correctes et des conditions d’accueil dignes soient instaurées dans tous les Etats membres. Et cela doit être fait avec toute l’énergie pour lutter contre les causes de la fuite dans les pays d’origine.

Questions

Des chances équitables, ensemble pour les personnes réfugiées.

Faire un don