Oui à des procédures courtes et équitables

Oui à des procédures courtes et équitables

03 mai 2016

Mardi, les six organisations membres de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés OSAR ont présenté avec Opération Libero leur Oui à la révision de la loi sur l’asile. L’accélération des procédures et l’extension de la protection juridique ont convaincu les organisations qui, au sein de la société civile, travaillent pour la plupart depuis des décennies dans les domaines de la fuite et de l’asile. Elles voient dans le projet, malgré certains durcissements, une nette amélioration globale pour les requérant-e-s d’asile.

OSAR et OpĂ©ration Libero Ă  propos de la rĂ©vision de la loi sur l’asile :

Selon Miriam Behrens, nouvelle secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l’OSAR, la rĂ©forme garantit une procĂ©dure conforme aux exigences de l’Etat de droit pour les personnes en quĂŞte de protection. « La dĂ©cision d’asile est rendue en l’espace de quelques mois – et non pas, comme jusqu’ici, souvent après des annĂ©es. L’accĂ©lĂ©ration apporte des avantages Ă  tous : les personnes ayant le droit de rester peuvent s’intĂ©grer plus tĂ´t dans la sociĂ©tĂ© et l’économie. Celles qui sont renvoyĂ©es l’apprennent plus rapidement et en comprennent les motifs Â».

« Le succès de la rĂ©forme de l’asile est Ă©troitement liĂ© Ă  la garantie Ă©tatique de la protection juridique gratuite Â», souligne Andreas Kressler, directeur de l’EPER. Dans la nouvelle procĂ©dure, les requĂ©rant-e-s d’asile sont mieux conseillĂ©-e-s et mieux accompagnĂ©-e-s. La qualitĂ© des dĂ©cisions augmente malgrĂ© l’accĂ©lĂ©ration.  

Jean Christophe Schwaab, prĂ©sident de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière OSEO, relève la forte amĂ©lioration de la protection des personnes vulnĂ©rables : les victimes de traumatismes, les familles et les enfants sont accompagnĂ©-e-s dès le dĂ©but de la nouvelle procĂ©dure par des personnes de confiance et reçoivent ainsi immĂ©diatement l’aide nĂ©cessaire.

Le fait de pouvoir obtenir protection rapidement favorise en principe une intĂ©gration rapide. « Grâce Ă  la durĂ©e rĂ©duite des procĂ©dures, l’attribution des rĂ©fugiĂ©-e-s reconnu-e-s aux cantons et l’aide Ă  leur intĂ©gration peuvent avoir lieu plus tĂ´t Â», remarque Marianne Hochuli, membre de la direction de  Caritas. Après cinq Ă  sept ans Ă  partir de l’entrĂ©e en Suisse, la ConfĂ©dĂ©ration ne verse plus de contributions globales aux cantons. « D’oĂą un intĂ©rĂŞt assez gĂ©nĂ©ral Ă  une intĂ©gration prĂ©coce Â».

De son cĂ´tĂ©, Daniel Röthlisberger, directeur des Ĺ“uvres sociales de l’ArmĂ©e du Salut Suisse, sait d’expĂ©rience que l’accĂ©lĂ©ration des procĂ©dures a surtout un sens pour les personnes ayant besoin de protection : « elles devront vivre moins longtemps dans l’incertitude de l’issue de leur procĂ©dure d’asile, ce qui amĂ©liore rĂ©ellement leurs chances d’intĂ©gration Â».  
Pour Gabrielle Rosenstein, prĂ©sidente de l’Union Suisse des ComitĂ©s d’Entraide Juive USCEJ, la nette amĂ©lioration de la transparence des procĂ©dures pour les requĂ©rant-e-s d’asile est un autre motif important de voter Oui. « Grâce au contact rĂ©pĂ©tĂ© avec les requĂ©rant-e-s d’asile et Ă  la prĂ©sence de l’équipe de conseillers et conseillères dans le lieu d’hĂ©bergement, nous sommes en mesure de repĂ©rer plus facilement par exemple des personnes gravement traumatisĂ©es et de veiller Ă  ce qu’elles reçoivent l’aide nĂ©cessaire Â».  

OpĂ©ration Libero, par la voix de Laura Zimmermann, coresponsable des campagnes, relève que la rĂ©vision de la loi sur l’asile n’est certes « pas parfaite Â», mais qu’il s’agit d’un « compromis qui se base sur un consensus largement soutenu Â». Selon elle, il faut ĂŞtre conscient du fait qu’aucun meilleur projet n’est possible dans un proche avenir et « que des amĂ©liorations sont nĂ©cessaires et le sont maintenant Â». C’est pourquoi, conclut-elle, nous devons voter Oui pour « faire avancer le domaine de l’asile au lieu de le bloquer Â».  

Selon Manon Schick, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la section suisse d’Amnesty International, « l’entretien de consultation qui a lieu immĂ©diatement et la protection juridique Ă©tendue pendant la procĂ©dure de première instance permettent de minimiser fortement le risque que des personnes ayant subi la torture fassent l’objet d’une dĂ©cision d’asile nĂ©gative et qu’elles doivent lutter des annĂ©es pour leurs droits comme tel est malheureusement si souvent le cas actuellement Â».

L’OSEO et l’USCEJ, prĂ©sentes au centre de test de Zurich, et l’Organisation suisse d’aide aux rĂ©fugiĂ©s jugent d’expĂ©rience la nouvelle procĂ©dure de la mĂŞme manière que les autres organisations partenaires issues de la sociĂ©tĂ© civile : elles recommandent d’une seule voix de voter Oui Ă  la rĂ©vision de la loi proposĂ©e.

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