Pas d’accélération au détriment de la qualité

09 septembre 2019

Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a annoncé adopter des mesures afin de réduire les coûts de l’asile. En raison d’un nombre relativement faible de demandes d’asile, il entend notamment fermer temporairement deux centres d’asile fédéraux et accélérer le traitement des demandes soumises à l’ancien droit sur l’asile. L’OSAR exige que cette accélération ne nuise pas à la qualité des procédures. Les lieux d’hébergement doivent rester en mesure de répondre aux fluctuations éventuelles.

Les mesures annoncées le 9 septembre 2019 par le SEM pour réduire les coûts de l’asile portent sur trois aspects: la fermeture temporaire des centres fédéraux d’asile de Kappelen (BE) et de Muttenz (BL), le traitement d’ici à l’automne 2020 de toutes les demandes soumises à l’ancien droit d’asile et une coopération accrue avec les cantons en vue d’accélérer l’exécution des renvois.

L’OSAR exige que l’accĂ©lĂ©ration du traitement des demandes d’asile soumises Ă  l’ancien droit ne conduise pas Ă  des diffĂ©rences en termes de qualitĂ©. Il s’agit ainsi, pour les personnes ayant dĂ©posĂ© leur demande d’asile avant le 1er mars 2019 et l’entrĂ©e en vigueur de la nouvelle loi sur l’asile, de faire en sorte que leur dossier soit traitĂ© avec la mĂŞme qualitĂ© que celle dont ont bĂ©nĂ©ficiĂ© les demandes d’asile soumises Ă  l’ancienne loi. Il importe donc d’assurer une audition suffisamment longue qui permette une clarification minutieuse des motifs d’asile. Chaque audition doit par ailleurs ĂŞtre accompagnĂ©e d’un-e reprĂ©sentant-e juridique d’une Ĺ“uvre d’entraide. Enfin, si des clarifications supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires – par exemple sur des questions mĂ©dicales –, celles-ci doivent ĂŞtre possibles.

En ce qui concerne la fermeture temporaire des centres d’asile fĂ©dĂ©raux sans tâches procĂ©durales de Kappelen et Muttenz, l’OSAR exige que les places d’hĂ©bergement ne soient pas perdues. En cas d’augmentation du nombre de demandes d’asile, il doit ĂŞtre possible de disposer rapidement d’un nombre suffisant de places. Il s’agit en effet de rester capable de rĂ©pondre aux fluctuations Ă©ventuelles des demandes. 

Les mesures annoncées en vue d’améliorer l’exécution des renvois ne doivent pas conduire à une expulsion à tout prix des personnes déboutées. Il convient d’examiner au cas par cas si un renvoi est possible, licite et raisonnable. En particulier dans le cas de personnes vulnérables, les autorités se doivent également d’examiner au cas par cas si le renvoi ne peut raisonnablement être exigé. L’OSAR a dénoncé à plusieurs reprises les renvois de personnes vulnérables vers l’Italie, où elles ne peuvent recevoir de soins médicaux adéquats.

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