Des chemins d’exil sûrs et légaux sont nécessaires, plus que jamais

Des chemins d’exil sûrs et légaux sont nécessaires, plus que jamais

30 novembre 2018

Le Conseil fédéral souhaite ancrer durablement la participation régulière de la Suisse aux programmes de réinstallation du HCR. Il donne ainsi un signal fort, à une époque où des millions de personnes prennent la fuite, au péril de leur vie, ou sont installées sans perspective dans des camps aux conditions précaires. L’OSAR se félicite de cette mesure, qui permettra à jusqu’à 1000 personnes réfugiées reconnues par an d’entrer en Suisse en toute sécurité et en toute légalité. Il est toutefois incompréhensible que le Conseil fédéral, malgré le large soutien des cantons, des communes et des villes, ne propose pas un contingent plus important.

Aujourd’hui dans le monde, près de 68,5 millions de personnes fuient la guerre, les violences et les persécutions. Un chiffre sans précédent. Parallèlement, fuire devient de plus en plus dangereux et les catastrophes humanitaires se multiplient sur les routes de l’exil. De nombreux réfugié-e-s risquent leur vie ou se retrouvent dans des camps sous-financés aux conditions précaires, sans chance d’intégration sur place ni perspective de retour dans leur patrie, et sans possibilité de gagner un autre pays sûr.

C’est pourquoi l’OSAR accueille favorablement la décision du Conseil fédéral de pérenniser la participation de la Suisse aux programmes de réinstallation du HCR et de créer ainsi à long terme des voies d’accès sûres et légales pour les réfugié-e-s. Il s’agit là d’un pas important dans la bonne direction. La Suisse se mobilise depuis des années pour une politique d’asile et de migration solidaire et coordonnée sur le plan international. Une coopération fiable et durable avec le HCR en matière de réinstallation permet à la Suisse, parallèlement à l’aide fournie sur place, d’apporter une contribution substantielle à l’amélioration de la situation dans les régions en crise, de soulager les pays de premier accueil, de désamorcer les dangers qui jalonnent les routes de l’exil et de soutenir les réfugié-e-s ayant un besoin de protection particulier.

Soutien de la population, des cantons et des communes

La réinstallation satisfait aussi aux revendications des milieux politiques: le HCR procède sur place à l’évaluation des besoins de protection et à l’octroi du statut de réfugié-e. La Confédération et les cantons définissent eux-mêmes en amont les critères d’admission pour la Suisse. Ils savent de ce fait qui entre dans le pays, quand et avec quelles ressources. En outre, avant même leur arrivée, chaque réfugié-e reconnu-e fait l’objet d’un examen quant à son potentiel d’intégration et aux risques éventuels qu’elle ou il représente en matière de sécurité. Les réfugié-e-s reconnu-e-s sont en outre préparés à leur nouveau pays.

La population soutient ce geste d’humanitĂ© envers les personnes en quĂŞte de protection les plus vulnĂ©rables. En attestent non seulement les quelque 40 000 personnes qui ont signĂ© la pĂ©tition lancĂ©e par l’EPER et l’OSAR pour des «voies sĂ»res et lĂ©gales pour les rĂ©fugiĂ©s». Les expĂ©riences faites par le passĂ© et l’engagement rĂ©pĂ©tĂ© et soutenu de la sociĂ©tĂ© civile en faveur de l’admission et de l’intĂ©gration des rĂ©fugiĂ©-e-s syrien-ne-s depuis 2013 le montrent Ă©galement. Les cantons, les communes et les villes se mobilisent Ă©galement pour une admission rĂ©gulière de groupes de rĂ©fugiĂ©-e-s reconnu-e-s, afin de permettre une planification anticipĂ©e et un meilleur contrĂ´le. La Suisse offre par ailleurs au HCR la fiabilitĂ© indispensable aux programmes de rĂ©installation.

Malgré le nombre record de réfugié-e-s dans le monde et le large soutien des cantons et des communes, l’OSAR estime que le Conseil fédéral ne va pas assez loin en proposant un contingent de seulement 1000 places par année. Dans les régions en crise, le poids de la misère des réfugié-e-s repose encore principalement sur les États limitrophes, qui se retrouvent totalement dépassés tant sur le plan économique que social. C’est pourquoi ils ont impérativement besoin de soutien, notamment de la part de la Suisse, pays prospère. La longue tradition humanitaire de la Suisse l’oblige à prendre ses responsabilités et à montrer l’exemple dans la gestion de la crise mondiale actuelle des réfugié-e-s.

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