La Suisse doit rejoindre une coalition d’États volontaires pour le sauvetage en Méditerranée

La Suisse doit rejoindre une coalition d’États volontaires pour le sauvetage en Méditerranée

26 juillet 2019

Environ 115 personnes sont actuellement portées disparues, après le plus grave naufrage survenu cette année en Méditerranée. Selon le HCR, depuis 2014 seulement, environ 18 500 personnes sont mortes en tentant de rejoindre l’Europe par la mer. Les organismes privés de sauvetage en mer doivent faire face à de nombreuses entraves et sont criminalisées, alors que les ports européens restent fermés aux navires de sauvetage. Face aux tragédies en Méditerranée et à la situation catastrophique en Libye, l’OSAR appelle la Suisse à agir: elle doit se joindre à une coalition d’États européens volontaires prêts à accueillir les personnes rescapées en Méditerranée.

Près de 700 réfugiés se sont noyés en Méditerranée depuis le début de l’année. L’année dernière, selon le HCR, environ 2300 personnes au total ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée. La tragédie survenue hier au large des côtes libyennes est une preuve de plus que l’Europe ne peut à présent plus se voiler la face devant les drames qui se jouent à ses portes. Or, la création d’un mécanisme durable et solidaire de répartition des personnes en quête de protection est au point mort depuis des années. Les États ne semblent avoir qu’un seul objectif commun, à savoir celui de repousser les personnes réfugiées. L’Europe apparaît en ce sens prête à sacrifier la protection des droits humains fondamentaux, quitte à envoyer des milliers de personnes à la mort.

Jusqu’à présent, la Suisse n’a jamais accueilli aucun rescapé de la Méditerranée, se reposant confortablement sur l’absence de solution paneuropéenne. Cette position est honteuse et intenable. L’OSAR invite la Suisse à rejoindre une coalition d’États européens volontaires pour le sauvetage en mer. Il s’agit d’éviter de devoir mener pour chaque nouvelle embarcation de nouvelles négociations concernant l’accueil des réfugiés secourus. Il est urgent de mettre en place une procédure régulière afin de répartir les réfugiés entre les pays d’accueil dans un esprit de solidarité.

La Suisse, havre sûr

La Suisse a en ce sens un rôle à jouer et doit envoyer un signal fort contre la politique isolationniste de l’Europe, qui joue avec les vies humaines. La Suisse est attachée à la solidarité internationale et à la protection des réfugiés et devrait faire figure de pionnière dans l’accueil volontaire des réfugiés. Compte tenu du faible nombre de demandes d’asile en Suisse, notre pays dispose des possibilités et des capacités nécessaires pour le faire.

L’OSAR continue d’appeler la Suisse à s’engager en faveur de la mise en place, en Europe, d’un système organisé de sauvetage en mer et à y contribuer financièrement. Si des organismes privés ont été contraints d’assurer des sauvetages en mer, c’est uniquement parce que les États européens n’ont pas assumé leurs responsabilités en vertu du droit international. Or, le sauvetage en mer et la protection des réfugiés sont des tâches qui incombent aux États, et l’UE comme la Suisse ne pourront plus en rejeter longtemps la responsabilité sur les ONG civiles.

La situation en Libye est catastrophique. Les tortures, l’esclavage et les viols sont systématiques à l’encontre des réfugiés. La Suisse doit mettre tout en œuvre pour que cessent immédiatement les renvois vers la Libye, car ceux-ci violent le principe de non-refoulement, qui constitue un droit international contraignant. Elle se doit également de soutenir les efforts du HCR pour évacuer les réfugiés de Libye en acceptant d’autres groupes de réfugiés de Libye en plus des quotas de réinstallation déjà fixés.

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