Le rejet d’une solution maintient le haut niveau des coûts sociaux

Le rejet d’une solution maintient le haut niveau des coûts sociaux

29 août 2017

L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) regrette la décision de la Commission des institutions politiques du Conseil des Etats (CIP-CE) de rejeter la motion du Conseil national en faveur d’une meilleure intégration des personnes admises provisoirement au nombre actuel d’environ 38 000. Cette décision est aussi contraire à l’intérêt des cantons et des communes qui souhaitent avoir une nouvelle réglementation de l’admission provisoire. La limitation du regroupement familial voulue par la Commission est de surcroît une atteinte massive aux droits fondamentaux, sans compter qu’elle est parfaitement disproportionnée.

Il est incontestĂ© que le statut de l’admission provisoire (F), qui est reconnu Ă  près de la moitiĂ© des requĂ©rant-e-s d’asile, complique l’intĂ©gration des personnes concernĂ©es et entraĂ®ne ainsi des coĂ»ts inutiles Ă  l’aide sociale. L’OSAR soulève ce problème depuis des annĂ©es et le Conseil fĂ©dĂ©ral arrive Ă  la mĂŞme conclusion dans son rapport « Admission provisoire et personnes Ă  protĂ©ger : analyse et possibilitĂ©s d’action Â». Le statut de l’admission provisoire devrait donc ĂŞtre remplacĂ© par un meilleur statut.  

Fausse direction

La majorité de la Commission est opposée à une intégration meilleure et plus rapide des personnes admises à titre provisoire et veut au contraire renforcer le statut de protection S, qui est juridiquement incohérent et qui n’a jamais été appliqué dans la pratique jusqu’ici, en restreignant fortement le regroupement familial.

« Par cette dĂ©cision, la CIP du Conseil des Etats refuse des solutions vĂ©ritables en face d’un problème rĂ©el. Cette politique symbolique lancĂ©e par le conseiller aux Etats MĂĽller chargerait durablement et inutilement la Suisse d’un surplus de frais dans le domaine social. Pour les personnes concernĂ©es, cette dĂ©cision signifie une vie sans perspectives rĂ©elles et de faibles chances d’intĂ©gration Â», commente Stefan Frey, porte-parole de l’OSAR aux mĂ©dias. Il invite le plĂ©num du Conseil des Etats Ă  suivre la proposition du Conseil fĂ©dĂ©ral et du Conseil national, axĂ©e sur l’avenir. « Donnez la possibilitĂ© Ă  une commission d’expert-e-s d’élaborer une solution durable pour l’intĂ©gration des personnes admises provisoirement ! Â»

Un besoin de protection comme les réfugié-e-s reconnu-e-s

Les personnes admises Ă  titre provisoire ont, de l’avis de l’OSAR, un besoin de protection comparable Ă  celui des rĂ©fugiĂ©-e-s reconnu-e-s et elles restent en Suisse Ă  long terme. C’est pourquoi, elles devraient en quelque sorte entrer dans la variante 1 prĂ©sentĂ©e dans le rapport du Conseil fĂ©dĂ©ral. A titre d’exemple, la moitiĂ© des rĂ©fugiĂ©-e-s syrien-ne-s n’obtient que l’« admission provisoire Â». Ces personnes devront rester des annĂ©es en Suisse. Or, tant la sociĂ©tĂ© que les personnes concernĂ©es ont intĂ©rĂŞt Ă  une intĂ©gration et participation rapides et durables.

Cela suppose que toutes les personnes à protéger puissent avoir un accès égal au marché du travail et aux mesures relevant de la formation professionnelle. Le changement de canton doit être facilité. Les restrictions encore existantes pour le regroupement familial doivent être supprimées comme celles de la liberté de voyager.

eit.

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