L’OSAR dénonce la restriction prévue du statut de protection S

25 juin 2025

Le Conseil fédéral vient d’annoncer comment il entend mettre en œuvre les restrictions du statut de protection S adoptées par le Parlement : à l’avenir, ce statut ne devrait plus être octroyé qu’aux personnes réfugiées d’Ukraine venant de régions occupées ou en proie à des combats. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) dénonce ce projet de mesure. Les conditions de sécurité restent en effet instables sur tout le territoire ukrainien et il est donc irréaliste de distinguer les régions sûres de celles qui ne le seraient pas. Pour l’OSAR, la protection des personnes réfugiées doit prévaloir dans tous les cas.

Le Conseil fĂ©dĂ©ral a prĂ©sentĂ© aujourd’hui son projet de mise en Ĺ“uvre des restrictions du statut de protection S adoptĂ©es par le Parlement. Pour donner suite Ă  la motion Friedli, la ConfĂ©dĂ©ration entend Ă  l’avenir Ă©tablir une distinction entre les rĂ©gions d’Ukraine qui sont « sĂ»res » et celles qui ne le sont pas. Le statut de protection S ne devrait dorĂ©navant plus ĂŞtre octroyĂ© qu’aux personnes qui vivaient auparavant dans des rĂ©gions occupĂ©es par la Russie ou dans lesquelles des combats ont lieu. 

L’OSAR a toujours catĂ©goriquement rejetĂ© les restrictions du statut S et continue de les dĂ©crier. Les conditions de sĂ©curitĂ© demeurent instables sur l’ensemble du territoire ukrainien, en proie Ă  des affrontements armĂ©s et Ă  des tirs de roquettes continus. Les lieux et l’intensitĂ© des actions militaires Ă©voluent en permanence et restent imprĂ©visibles. Dans ce contexte, l’OSAR considère qu’il est impossible ou irrĂ©aliste de donner une dĂ©finition fiable de rĂ©gions « sĂ»res ». Cette diffĂ©renciation entraĂ®ne par ailleurs une inĂ©galitĂ© de traitement entre les personnes rĂ©fugiĂ©es qui viennent d’arriver en Suisse et celles qui s’y trouvent depuis un certain temps. 

Garantir l’accès Ă  la protection 

L’OSAR estime que les personnes rĂ©fugiĂ©es venant de rĂ©gions considĂ©rĂ©es comme « sĂ»res » doivent continuer d’avoir accès Ă  une protection. Si la possibilitĂ© de dĂ©poser une demande d’asile le prĂ©voit, de nombreuses questions restent nĂ©anmoins ouvertes, notamment celle de savoir comment la transition depuis la procĂ©dure S vers la procĂ©dure d’asile ordinaire est censĂ©e s’opĂ©rer. L’OSAR soumettra ses revendications dans le cadre de la procĂ©dure de consultation sur les adaptations du statut S. 

Une restriction trop importante des voyages au pays d’origine 

L’OSAR s’est opposĂ©e Ă  l’adoption des motions Paganini et WĂĽrth, qui appellent Ă  un retrait du statut S dans certaines situations. Les rĂ©glementations lĂ©gales et la pratique actuelles satisfont dĂ©jĂ  aux demandes formulĂ©es dans les deux interventions. Aucune mesure supplĂ©mentaire ne s'impose. Les voyages au pays d’origine sont d’ores et dĂ©jĂ  limitĂ©s Ă  15 jours par trimestre. L’OSAR juge excessif d’encore restreindre cette durĂ©e maximale autorisĂ©e pour la faire passer Ă  15 jours par semestre. 

ÉgalitĂ© de droit pour les personnes dĂ©placĂ©es par la guerre 

Le Conseil fĂ©dĂ©ral n’envisage Ă  l’heure actuelle aucune harmonisation du statut de protection S et de l’admission provisoire (statut F), bien que le groupe d’évaluation instituĂ© par le DFJP ait confirmĂ© la nĂ©cessitĂ© d’agir Ă  ce niveau dans son rapport final de l’annĂ©e dernière. Une dĂ©cision que regrette l’OSAR, selon laquelle il est grand temps de proposer une solution instaurant enfin l’égalitĂ© des droits. L’OSAR rĂ©itère donc son appel Ă  un statut de protection humanitaire unique en lieu et place du statut S et de l’admission provisoire. 

 

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