L’OSAR salue le NON clair à l’initiative “Pas de Suisse à 10 millions !”

25 septembre 2025

L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) salue le rejet clair de l’initiative de l’UDC “Pas de Suisse à 10 millions !” par le Conseil national. L’initiative exige un arrêt net de l'immigration, ce qui entraînerait des conséquences particulièrement graves pour les personnes réfugiées. L'UDC fait d’elles des boucs émissaires et la cible de mesures totalement disproportionnées. L’OSAR appelle le Conseil des États à s’aligner sur le Conseil fédéral et le Conseil national et à repousser résolument l’initiative.

Après le Conseil fĂ©dĂ©ral, le Conseil national a Ă  son tour opposĂ© aujourd’hui un non clair Ă  l’initiative de l’UDC « Pas de Suisse Ă  10 millions ! ». Il recommande par 121 voix contre 64 Ă  la population et aux cantons le rejet de cette initiative profondĂ©ment radicale. L’OSAR salue cette dĂ©cision claire. Elle invite le Conseil des États Ă  suivre l'exemple du Conseil national lors de la session d’hiver des Chambres fĂ©dĂ©rales. 

L’OSAR aussi rejette rĂ©solument l’initiative « Pas de Suisse Ă  10 millions ! ». Cette dernière n’est pas compatible avec les principes de l’État de droit consacrĂ©s dans la Constitution fĂ©dĂ©rale, revient Ă  rĂ©silier la Convention de Genève sur les rĂ©fugiĂ©s, la Convention europĂ©enne des droits de l’homme et la Convention relative aux droits de l’enfant et met fin Ă  la coopĂ©ration avec l’Europe dans le domaine de l’asile.  

Des mesures totalement disproportionnĂ©es 

En plus d’entraĂ®ner des consĂ©quences considĂ©rables pour l’économie et la prospĂ©ritĂ©, l’initiative est une attaque frontale contre la protection des personnes rĂ©fugiĂ©es. L’arrĂŞt rigoureux de l’immigration exigĂ© vise non seulement les travailleur·euse·s qualifié·e·s et la main-d'Ĺ“uvre provenant d'Europe ou de pays tiers, mais aussi et surtout les personnes rĂ©fugiĂ©es. En effet, l’UDC en fait indĂ»ment des boucs Ă©missaires, comme l’OSAR le dĂ©montre dans son argumentaire. Elles seraient donc responsables de la croissance dĂ©mographique, des problèmes environnementaux, de la surcharge du système de soins de santĂ© et des loyers Ă©levĂ©s. En rĂ©alitĂ©, les personnes rĂ©fugiĂ©es ne reprĂ©sentaient que 2,5 % de la population rĂ©sidante permanente en 2024, mĂŞme avec une guerre en Europe. Les mesures relevant du domaine de l’asile sont donc disproportionnĂ©es et ont peu d’incidence sur les problèmes citĂ©s. 

Des consĂ©quences graves pour les personnes rĂ©fugiĂ©es 

L’initiative prévoit un arrêt net de l’immigration dès que la population atteindra 10 millions d’habitant·e·s. L'initiative ne précise pas du tout ce qu'il adviendra des personnes réfugiées qui chercheront ensuite protection en Suisse. À partir de 9,5 millions d'habitant·e·s, l'initiative prévoit que les personnes déplacées par la guerre ne recevraient plus ni autorisation de séjour ou d’établissement, ni aucun autre droit de rester dans le pays. Cela s’appliquerait sans distinction également à celles qui vivent déjà en Suisse, travaillent et paient des impôts. Du jour au lendemain, des milliers de personnes intégrées se verraient ainsi privées de toute perspective d’avenir.