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Simplifier la naturalisation et renforcer la démocratie

05 novembre 2025

Le Conseil fédéral rejette, sans contre-projet, l’initiative populaire fédérale « Pour un droit de la nationalité moderne (initiative pour la démocratie) ». L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) déplore cette décision. L’initiative entend en effet simplifier, harmoniser et concevoir de manière plus équitable la procédure de naturalisation, afin que les personnes qui vivent depuis longtemps en Suisse, dans le respect des lois, puissent obtenir plus facilement la nationalité suisse et ainsi participer aux débats et décisions démocratiques. L’OSAR soutient cet objectif assorti d’améliorations substantielles pour les personnes réfugiées et les personnes admises à titre provisoire.

L’OSAR regrette le rejet de l’initiative pour la dĂ©mocratie par le Conseil fĂ©dĂ©ral, annoncĂ© dans son message de ce jour. Cette initiative vise en effet Ă  simplifier et Ă  harmoniser, par une rĂ©glementation nationale, la procĂ©dure de naturalisation restrictive et disparate selon les cantons. La procĂ©dure de naturalisation, aujourd’hui vĂ©ritable loterie dont les chances de remporter le gros lot varient en fonction du lieu de rĂ©sidence, devrait devenir enfin Ă©quitable, transparente et vĂ©rifiable Ă  l’échelle nationale.  

Une vraie participation facilite l’intĂ©gration 

L’OSAR soutient le changement de paradigme demandĂ© et encouragĂ© par l’initiative. La naturalisation ne doit plus ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme le couronnement d’une intĂ©gration rĂ©ussie, telle une rĂ©compense dĂ©cernĂ©e au terme d’une procĂ©dure fastidieuse. L’initiative entend plutĂ´t faciliter l’intĂ©gration Ă  travers la participation Ă  la vie politique et sociale, tout en renforçant la sĂ©curitĂ© juridique et la garantie de sĂ©jour des personnes concernĂ©es. Selon le texte de l’initiative, lorsque les critères sont remplis, il doit ĂŞtre possible de participer aux dĂ©bats et aux dĂ©cisions. Aujourd’hui, une personne sur quatre qui rĂ©side en Suisse de façon permanente est exclue de la vie dĂ©mocratique, alors qu’elle y vit, travaille et paie des impĂ´ts depuis des annĂ©es, voire des dĂ©cennies.  

Les changements demandĂ©s concernent aussi directement les personnes rĂ©fugiĂ©es en Suisse, dont l’intĂ©gration et la participation Ă  la vie sociale seraient facilitĂ©es, notamment celles des personnes rĂ©fugiĂ©es reconnues et des personnes admises Ă  titre provisoire, pour lesquelles l’obtention de la nationalitĂ© constitue un vĂ©ritable parcours du combattant. Il existe ainsi des diffĂ©rences de rĂ©glementation selon les cantons, notamment en ce qui concerne le recours Ă  l'aide sociale ou la reconnaissance des annĂ©es de sĂ©jour. L’initiative mettrait enfin un terme Ă  ces obstacles. 

RĂ©glementation nationale uniforme 

Parallèlement au message, le Conseil fĂ©dĂ©ral a approuvĂ© aujourd'hui deux rapports en rĂ©ponse Ă  des postulats concernant les naturalisations de la deuxième gĂ©nĂ©ration d'Ă©trangers ainsi que la consignation des entretiens de naturalisation. Il y reconnaĂ®t certes la nĂ©cessitĂ© d'harmoniser les procĂ©dures Ă  l'Ă©chelle nationale, mais estime que c'est avant tout aux cantons qu'il incombe d'examiner les amĂ©liorations possibles. 

La balle est désormais dans le camp du Parlement qui débattra selon toute vraisemblance de l’initiative pour la démocratie l’année prochaine. Cette initiative demande une règlementation simple et uniforme, valable dans tous les cantons. Le droit à la naturalisation devrait être accordé à toute personne séjournant légalement en Suisse depuis plus de cinq ans, apte à communiquer au quotidien dans l’une des langues nationales, n’ayant pas été condamnée à une peine privative de liberté de longue durée et ne mettant pas en danger la sécurité du pays. L’OSAR appelle le Conseil national et le Conseil des États à soutenir l’initiative et à s’engager pour un droit de la nationalité moderne, équitable et inclusif, afin que toutes les personnes qui vivent en Suisse, y travaillent et paient des impôts aient les mêmes possibilités de participer à la démocratie.