Aide d'urgence pour les réfugiés en Grèce

03 mars 2020

En Grèce, il règne une situation d’urgence aiguë: les réfugiés sont refoulés avec violence aux portes de l’Europe et ne peuvent y chercher protection. Les droits humains sont bafoués. La Suisse partage une responsabilité dans cette catastrophe humanitaire. Elle se doit à présent de fournir une aide d’urgence et d’accueillir de manière volontaire et solidaire les personnes en quête de protection.

La situation des réfugiés en Grèce continue de se détériorer. Les forces de police grecques appréhendent des milliers de réfugiés à la frontière avec la Turquie et les refoulent en recourant à la violence, aux gaz lacrymogènes et à des canons à eau. Athènes mise sur des actions dissuasives à tous prix et n’accepte plus aucune demande d’asile. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) est d’avis que l’Union européenne (UE) doit immédiatement mettre un terme aux violences brutales qui sévissent à ses frontières extérieures. Les réfugiés qui arrivent ont le droit, conformément aux engagements internationaux, de déposer une demande d’asile. L’UE doit s’assurer que ce principe légal soit appliqué.

Les îles grecques de la mer Égée connaissent une situation d’urgence humanitaire aiguë. Les camps sont surpeuplés, les conditions de vie sont précaires, insoutenables, inhumaines. Il importe d’évacuer immédiatement ces camps insulaires indignes et d’emmener les réfugiés en Grèce continentale pour les héberger en toute sécurité et dans la dignité. Ce n’est pas tout: l’UE doit cesser de se soustraire à ses responsabilités et de faire porter l’ensemble de la charge sur la Grèce. Il s’agit en effet de répartir dès que possible les personnes en quête de protection de Grèce vers les autres pays de l’UE.

Accueillir les personnes en quĂŞte de protection

La Suisse doit désormais faire preuve de solidarité. Depuis des années, elle œuvre au niveau international en faveur d’une politique d’asile qui repose sur la solidarité et le respect des principes des droits humains. Or, en Grèce, les droits humains sont bafoués. La Suisse partage une responsabilité dans cette catastrophe humanitaire. Elle soutient la politique de cloisonnement de l’UE, se montre réticente à contribuer à des solutions et crée trop peu de voies migratoires légales et sûres vers la Suisse.

L’OSAR se réjouit que la Suisse ait déclaré vouloir aider la Grèce à remplir ses obligations au titre du règlement Dublin et accueillir de Grèce des requérants d’asile mineurs non accompagnés ayant des parents en Suisse. Toutefois, du point de vue de l’OSAR, il faut maintenant en faire davantage compte tenu de la situation d’urgence aiguë qui règne dans le pays et des récents développements. L’OSAR appelle la Suisse à assumer sa responsabilité en matière de protection des réfugiés et de respect des droits humains. La Suisse doit apporter une aide d’urgence en Grèce et, sur une base volontaire et solidaire, permettre aux personnes en quête de protection de se rendre en Suisse pour qu’y soient examinées leurs demandes d’asile. Enfin, la Suisse devrait également renoncer à tout transfert vers la Grèce.

Ouvrir une voie migratoire

L’OSAR se dit également très préoccupée par les récents développements dans la province syrienne d’Idlib, en proie aux combats. Selon le HCR, quelque 950 000 personnes déplacées y ont besoin d’une aide humanitaire. Elles séjournent dans des conditions précaires à proximité de la frontière turque, qui leur reste fermée. Aux yeux de l’OSAR, une voie doit être ouverte entre Idlib et la Turquie. Il s’agit d’assurer la sécurité et l’aide humanitaire d’urgence pour celles et ceux qui cherchent protection.