Dès qu’une personne demande l’asile en Suisse, plusieurs facteurs devraient être pris en compte. Quelle(s) langue(s) parle-t-elle? A-t-elle des membres de sa famille en Suisse? Dans quel environnement social, économique, politique cette personne a-t-elle grandi? Quelle formation a-t-elle suivie? Quelles sont ses expériences professionnelles et quel est son parcours?
Toutes ces considérations ne sont actuellement pas prises en compte lors des procédures d’asile en Suisse. Les personnes requérantes d’asile ne sont donc pas attribuées dans un canton qui leur permettrait une intégration sociale et professionnelle optimale. L’étude de l’EPFZ s’appuie sur un ensemble de données provenant de 20’000 personnes requérantes d’asile. L’algorithme mis au point par les chercheurs serait capable de déterminer à quel canton une personne réfugiée est la mieux adaptée. A titre d’exemple, selon l’étude, 26 % des personnes requérantes d’asile auraient un emploi après trois ans de séjour en Suisse si elles étaient placées selon des critères favorables à leur intégration sur le marché du travail. Actuellement, ce taux atteint 15 %.
L’OSAR salue l’étude de l’EPFZ, qui s’appuie sur des données fiables et ouvre la voie vers une meilleure intégration des personnes requérantes d’asile et réfugiées en Suisse. Un grand pas pourrait en effet être franchi si les autorités suisses prenaient en compte les caractéristiques propres des personnes requérantes d’asile, avant de les attribuer aux cantons.