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Mise Ă  jour du rapport AIDA sur la Suisse 2018

27 février 2019

Le dernier rapport AIDA sur la Suisse est maintenant en ligne. Pour la quatrième fois consécutive, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a mis à jour ce rapport pays annuel et l’a enrichi des informations les plus récentes sur la jurisprudence et la pratique du système suisse d’asile en 2018.

L’Asylum Information Database (AIDA) est une base de données gérée par le Conseil européen pour les réfugiés (ECRE). Elle contient des informations sur les procédures d’asile, les conditions d’accueil, la détention administrative et le contenu de la protection internationale concernant 23 pays. L’objectif général de la base de données est de contribuer à l’amélioration de la politique et de la pratique en matière d’asile en Europe ainsi qu’à l’amélioration de la situation des personnes requérantes d’asile. Elle fournit à l’ensemble des actrices et acteurs concernés des outils et informations appropriés afin, d’une part, de leur permettre d’évaluer la situation et, d’autre part, d’aider les avocates et avocats à étoffer leur dossier de recours aux niveaux national et européen.

L’actualisation 2018 se concentre en particulier sur les Ă©volutions suivantes en Suisse:

ProcĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e: en avril 2018, le SEM a lancĂ©, en Suisse romande, une deuxième phase test dans les centres fĂ©dĂ©raux de Boudry (170 places) et de Chevrilles (130 places) dans le cadre de la restructuration du système d’asile. La procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e a Ă©tĂ© testĂ©e Ă  Boudry, alors que dans le centre de Chevrilles ont Ă©tĂ© hĂ©bergĂ©es les personnes requĂ©rantes d’asile qui attendent une dĂ©cision ou leur renvoi dans un Etat Dublin ou dans leur pays d’origine.

Dublin : le 3 aoĂ»t 2018, le ComitĂ© contre la torture (CAT) des Nations Unies a pris une dĂ©cision marquante, estimant que l’expulsion vers l’Italie en vertu du règlement Dublin d’une personne Ă©rythrĂ©enne, victime de torture, violait ses droits conformĂ©ment Ă  la Convention des Nations Unies contre la torture, car elle la privait des soins mĂ©dicaux nĂ©cessaires Ă  sa rĂ©habilitation. Le droit d’une victime de torture Ă  la rĂ©habilitation est en effet garanti par l’article 14 de la Convention contre la torture. Le ComitĂ© a soulignĂ© que le refus de fournir des soins mĂ©dicaux nĂ©cessaires au traitement des sĂ©quelles physiques et psychiques de la torture constituait un mauvais traitement au sens de l’article 16 de la Convention et qu’un transfert violait donc le principe de non-refoulement.

DĂ©termination de l’âge : le Tribunal administratif fĂ©dĂ©ral a confirmĂ© la pratique suisse en matière de dĂ©termination de l’âge en s’appuyant principalement sur des analyses mĂ©dicales du poignet, de la clavicule et des radiographies dentaires, quand bien mĂŞme cette approche n’est pas totalement conforme aux Best Practices internationales.

Conditions d’admission : centres d’accueil pour requĂ©rants d’asile non collaboratifs: le 3 dĂ©cembre 2018, le premier centre spĂ©cifique pour requĂ©rants d’asile non collaboratifs a ouvert ses portes aux Verrières, dans le canton de Neuchâtel. Le SEM a fait remarquer que seuls des hommes seraient hĂ©bergĂ©s dans ce type de centre. Il est encore trop tĂ´t pour tirer des leçons de l’expĂ©rience aux Verrières. Il conviendra donc d’examiner attentivement si, dans ces centres qui sont gĂ©ographiquement isolĂ©s, l’assistance juridique y est accessible de manière appropriĂ©e et des conditions d’hĂ©bergement adĂ©quates sont garanties.

RĂ©examen : en 2018, le SEM a lancĂ© un projet visant Ă  rĂ©examiner et, au cas par cas, Ă  lever les admissions provisoires de 3 400 ressortissants Ă©rythrĂ©ens. Cette mesure reprĂ©sente une intensification significative de la pratique du SEM et du Tribunal administratif fĂ©dĂ©ral en ce qui concerne les demandes d’asile des personnes Ă©rythrĂ©ennes.

Accès au marchĂ© du travail : en 2018, plusieurs mesures ont Ă©tĂ© prises pour faciliter l’accès Ă  une activitĂ© professionnelle des personnes admises Ă  titre provisoire. Par exemple, l’impĂ´t spĂ©cial de 10 pourcents (jusqu’à CHF 15’000 en plus des impĂ´ts ordinaires), auparavant imposĂ© aux personnes Ă©trangères admises Ă  titre provisoire, a Ă©tĂ© supprimĂ©. En outre, l’obligation d’obtenir un permis de la part des autoritĂ©s pour exercer une activitĂ© lucrative a Ă©tĂ© remplacĂ©e par une simple obligation d’enregistrement.

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