Sept personnes sont mortes dans un incendie, à Soleure, la semaine dernière, dans un immeuble d’habitation dépourvu d’extincteurs et de détecteurs d’incendie. Les personnes décédées sont des requérant-e-s d’asile. Les sapeurs-pompiers de Soleure ont pourtant tout donné; selon des experts du feu, les détecteurs de fumée, qui ne sont pas obligatoires en Suisse, auraient probablement pu sauver des vies. La Fédération suisse des sapeurs-pompiers (FSSP) appelle de ses vœux une obligation des détecteurs de fumée.
En effet, la réglementation en matière de sécurité incendie a été simplifiée par une décision par voie de circulaire du 23 décembre 2015 pour l’hébergement temporaire de requérants d’asile de l’Association des établissements cantonaux d’assurances incendie (AEAI). Celle-ci était limitée dans le temps jusqu’à fin décembre 2017 et établie pour «garantir le logement temporaire d’un nombre inhabituellement élevé de requérants d’asile», selon le texte-même de la décision circulaire. Depuis lors, 150 au lieu de 50 personnes peuvent par exemple être hébergées dans des installations de protection civile et des abris équipés d’une voie d’évacuation, ou 250 personnes au lieu de 100 dans des bâtiments pourvus de deux voies d’évacuation. Cependant, en mars 2017, cette décision provisoire a été prolongée jusqu’à fin 2019, car manifestement «la situation au niveau des logements ne s’est pas détendue».
Sécurité égale pour toutes et tous
Des précautions maximales doivent être prises pour assurer la sécurité des requérant-e-s d’asile, de la même manière que pour toute personne. Selon l’OSAR, aucune différence ne peut être acceptée: il est incompréhensible, à son sens, que la décision d’assouplir la réglementation en matière de protection incendie ait pu être prolongée en 2017. A cette époque, le nombre de demandes d’asile était tombé à 18’000, soit bien en dessous de la moyenne des cinq années précédentes. En 2018, ce nombre a encore chuté et, selon le Secrétariat d’État aux migrations (SEM), il devrait cette fois s’établir à près de 16’000 à la fin de l’année. De ce fait, l’assouplissement de la protection contre l’incendie, justifié par le nombre élevé de demandes en 2015, n’est plus tenable, car il n’y a pas de situation d’urgence. L’OSAR exige donc que les dérogations soient levées immédiatement afin que les personnes cherchant une protection dans notre pays ne soient plus exposées à de tels risques.