Dans certaines conditions et malgré les dangers, plusieurs pays renvoient des personnes afghanes déboutées de leur demande d’asile en Afghanistan, y compris, depuis peu, la Suisse. Comme l’OSAR l’explique dans son papier thématique, celles-ci risquent la détention et la torture pour peu qu’elles présentent un profil spécifique, comme les fonctionnaires de l’ancien gouvernement, les activistes, les critiques du régime, les membres de minorités ethniques ou les personnes « occidentalisées ».
Celles qui sont renvoyées de pays européens doivent en plus craindre une forte stigmatisation de la part de leur famille et de la société. Elles reviennent dans un pays dans lequel la situation humanitaire et des droits humains, déjà catastrophique, s’est encore détériorée après le retour de millions de personnes réfugiées expulsées du Pakistan et d’Iran. Et la suspension des prestations de l’USAID, l’agence des États-Unis pour le développement, n’a rien arrangé.
Il est donc hélas à craindre que la détresse de la population afghane continue de s’aggraver. Le renvoi de personnes en quête de protection vers l’Afghanistan est indéfendable au vu de la situation socioéconomique et des droits humains.