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Statut de protection S : il n’existe pas de régions sûres en Ukraine

L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a transmis aujourd’hui son avis sur les restrictions prévues du statut de protection S au Secrétariat d’État aux migrations (SEM). Elle revendique le maintien du statut pour les personnes réfugiées d’Ukraine tant que le pays ne connaît pas une sécurité durable. Selon l’OSAR, il est impossible et irréaliste de distinguer les régions « sûres » d’Ukraine de celles qui ne le seraient pas. L’OSAR recommande donc de classer la motion présentée en ce sens par le Parlement. Elle appelle par ailleurs à assouplir les limitations demandées des voyages au pays d’origine.

L’OSAR a transmis aujourd’hui au SEM son avis sur le maintien du statut de protection S et sur les restrictions envisagĂ©es. Au mois de juin, le Conseil fĂ©dĂ©ral avait mis en consultation la proposition de mise en Ĺ“uvre des durcissements du statut S adoptĂ©s par le Parlement. 

Maintenir le statut de protection et le programme d’intĂ©gration 

Du point de vue de l’OSAR, le statut de protection S ne peut ĂŞtre levĂ© avant que la guerre en Ukraine soit terminĂ©e, qu’un accord de paix soit signĂ© et que la sĂ©curitĂ© sur place soit garantie par des organisations internationales indĂ©pendantes. Sa levĂ©e doit en outre ĂŞtre effectuĂ©e en Ă©troite coordination avec l’Union europĂ©enne (UE) et ses États membres. 

Par ailleurs, l’OSAR prĂ©conise explicitement le maintien du programme S, qui aide depuis 2022 les bĂ©nĂ©ficiaires du statut de protection S Ă  participer Ă  la vie sociale et Ă©conomique en Suisse. Le programme a fait ses preuves dans la pratique, en particulier depuis que les mesures d’intĂ©gration sont dĂ©ployĂ©es conformĂ©ment aux prescriptions de l’Agenda IntĂ©gration Suisse.  

Une division irrĂ©aliste des rĂ©gions d’Ukraine 

Ă€ l’avenir, le statut S ne devrait plus ĂŞtre octroyĂ© qu’aux personnes rĂ©fugiĂ©es d’Ukraine venant de rĂ©gions occupĂ©es ou dans lesquelles ont lieu des combats, comme le demande la motion Friedli transmise par le Parlement. L’OSAR a toujours catĂ©goriquement rejetĂ© les restrictions du statut S et continue de les dĂ©crier. Les conditions de sĂ©curitĂ© demeurent instables sur l’ensemble du territoire ukrainien, en proie Ă  des affrontements armĂ©s et Ă  des tirs de roquettes continus. Une classification fiable des rĂ©gions d’Ukraine qui seraient sĂ»res ou non n’est ni possible ni rĂ©aliste, engendrerait une charge administrative importante et ne serait pas effectuĂ©e en concertation avec l’UE. L’OSAR recommande donc au Conseil fĂ©dĂ©ral et au Parlement de classer la motion Friedli. 

S’il Ă©tait toutefois dĂ©cidĂ© de lui donner suite, l’OSAR appelle le SEM Ă  Ă©noncer la dĂ©finition la plus restrictive possible de la notion de rĂ©gions « sĂ»res ». Dès qu’il existe le moindre doute, une rĂ©gion doit ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme n’étant pas sĂ»re. Une observation continue des conditions de sĂ©curitĂ© ainsi qu’une communication transparente et proactive sont impĂ©ratives pour identifier rapidement les personnes concernĂ©es par ce changement. 

Voyages au pays d’origine : l’OSAR plaide pour des règles proportionnĂ©es 

Les motions Paganini et WĂĽrth transmises par le Parlement requièrent des durcissements concernant les voyages autorisĂ©s au pays d’origine. Ceux-ci sont d’ores et dĂ©jĂ  limitĂ©s Ă  15 jours par trimestre. L’OSAR juge disproportionnĂ© d’encore restreindre cette durĂ©e maximale pour la faire passer Ă  15 jours par semestre et demande donc une pratique moins restrictive pour les sĂ©jours en Ukraine.  

L’OSAR continuera par ailleurs de s’engager en faveur du remplacement du statut de protection S et de l’admission provisoire (statut F) par un statut de protection humanitaire unique. Un groupe d’évaluation instituĂ© par le DFJP a clairement confirmĂ© la nĂ©cessitĂ© d’agir Ă  ce niveau l’an dernier. Selon l’OSAR, il est grand temps de proposer une solution instaurant enfin l’égalitĂ© des droits. 

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