L’Europe a été témoin d’un énième drame en Méditerranée. Des centaines de personnes migrantes en quête de protection en Europe sont mortes noyées après le naufrage de leur navire au large de la Grèce, près de l’île de Pylos. A ce jour, les autorités grecques ne savent toujours pas exactement combien de personnes y avaient embarqué Selon diverses sources et témoignages, nombre d’entre elles étaient des enfants et des femmes.
Cette tragédie aurait dû être évitée. Les critiques n’ont en effet pas tardé à l’encontre des autorités grecques. Ces dernières avaient déjà été informées le soir précédent le drame de la situation et du risque de chavirement de l’embarcation, notamment par Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.
Plus de voies d’accès sûres
La mort de centaines de personnes n’empêchera pas d’autres personnes désespérées en quête de protection de tenter de rejoindre l’Europe à l’avenir. Coûte que coûte, elles prendront des risques pour y trouver un refuge et un avenir meilleur.
Pour l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR,) créer et promouvoir des routes migratoires sûres est une solution pour éviter que la tragédie du 14 juin 2023 se reproduise. L’organisation a appelé à plusieurs reprises à augmenter le nombre de voies d’accès sûres. Celles-ci permettent aux personnes ayant droit à une protection de se rendre en Europe et en Suisse en toute sécurité.
En outre, dans son communiqué de ce jour, l’OSAR a salué la décision du Conseil fédéral de maintenir la participation de la Suisse aux programmes de réinstallation du Haut-Commissariat pour les réfugiées. Les programmes de réinstallation sont une voie d’accès sûre pour les personnes en quête de protection.
Priorité à la protection, non à l’isolement
Dans un contexte où la protection des personnes réfugiées et les droits humains sont sacrifiés par l’Union européenne, il est d’autant plus nécessaire de garantir des voies d’accès sûres aux personnes persécutés et qui fuient la guerre. Le 8 juin 2023, les ministres européen-e-s de l’Intérieur ont en effet adopté une position commune sur la migration et l’asile : l’introduction obligatoire de procédures aux frontières et un mécanisme de solidarité présentant de nombreuses lacunes. L’accord repose sur le consensus des États de l’Union européenne (UE) qui souhaitent donner la priorité à la défense et à l’isolement. L’OSAR a exprimé ces critiques quant à cet accord (cf. News du 9 juin 2023 Pacte de l’UE : protection des personnes réfugiées et droits humains sacrifiés et Opinion de Peter Meier, responsable Politique et médias de l’OSAR).
