Ukraine: récents développements

22.06.2022 :  Selon une enquête du New York Times (NYT), basée sur une analyse de preuves visuelles, les forces russes en Ukraine ont fait un usage répété et généralisé « d'armes qui tuent, mutilent et détruisent sans discrimination » dont beaucoup ont été interdites par les traités internationaux. Ces armes, comme des obusiers et des roquettes d'artillerie pour attaques à longue portée, ont été utilisées pour pilonner les villes et villages ukrainiens. Le NYT avance qu’un grand nombre d’attaques des forces russes, utilisant des munitions non guidées à longue portée, ont visé des zones fortement peuplées et dotées d'infrastructures civiles, frappant des églises, des jardins d'enfants, des hôpitaux et des installations sportives. Les photos examinées par le NYT indiquent que les forces russes ont également utilisé des armes à sous-munitions, souvent constituées de bombes ou de missiles qui se fendent en l’air et dispersent des sous-munitions plus petites sur une large zone. Environ 20 % de ces sous-munitions n'explosent pas à l'impact et peuvent représenter un risque grave pour les civils. Ni l'Ukraine ni la Russie n'ont adhéré au traité international interdisant l'utilisation des armes à sous-munitions.   

19.06.2022 : Le Washington Post attire l'attention sur un événement moins visible de la guerre en Ukraine : depuis des mois, des soldats russes enlèveraient des centaines - peut-être des milliers - de civil-e-s. Les autorités et les militant-e-s des droits humains affirment que ces cas font partie d'un schéma d'enlèvements et de disparitions russes, une tactique militaire visant à terroriser la population et à démoraliser la résistance civile. De nombreuses personnes disparues seraient victimes de ce que l'on appelle des «disparitions forcées» - une détention suivie d'une disparition, les ravisseurs refusant même d'admettre qu'ils ont capturé quelqu'un. D'autres seraient détenues dans des prisons sous contrôle russe, parfois en échange de soldats russes capturés ou pour obtenir des informations. Pour beaucoup d'autres, on ne sait pas où elles se trouvent : certaines sont probablement détenues au secret, d'autres sont probablement mortes. Chaque personne disparue laisse derrière elle de nombreux proches désespérés. Le gouvernement ukrainien aurait enregistré au moins 765 cas de «disparitions forcées». Un cas peut signifier plusieurs personnes disparues. Les expert-e-s et les autorités s'accordent à dire que le nombre réel est certainement beaucoup plus élevé. La police ukrainienne aurait par exemple reçu plus de 9000 rapports de disparition depuis l'invasion de la Russie.

15.06.2022 : Dans le rapport « Anyone can die at any time : Indiscriminate attacks by Russian forces in Kharkiv, Ukraine » publié aujourd'hui, Amnesty International présente des preuves que les troupes russes ont utilisé à plusieurs reprises des armes à sous-munitions et des mines à fragmentation interdites au niveau international dans des zones densément peuplées. Plusieurs centaines de civil-e-s auraient ainsi perdu la vie. Amnesty demande que les troupes russes responsables de ces attaques soient tenues de rendre des comptes. En outre, toutes les personnes blessées ainsi que leurs proches doivent être indemnisés dans leur intégralité. 

01.06.2022 : Actuellement, 54'699 personnes réfugiées d'Ukraaine ont demandé le statut S, 51'860 personnes l'ont déjà obtenu, annonce le SEM sur Twitter. Parmi eux, environ 30'000 personnes réfugiées sont en âge de travailler, rapporte la NZZ. Selon l'estimation de Karin Keller-Sutter, 2000 personnes auraient jusqu'à présent trouvé un emploi. Seuls 570 personnes réfugiées d'Ukraine seraient inscrites comme demandeurs d'emploi auprès de l'ORP.

18.05.2022 : Human Rights Watch (HRW) a documenté dans une nouvelle enquête minutieuse de nouveaux crimes de guerre "odieux, illégaux et cruels" commis par les troupes russes. Les forces russes, qui ont contrôlé une grande partie des régions de Kiev et de Tchernihiv dans le nord-est de l'Ukraine entre fin février et mars 2022, auraient ainsi exécuté des civils de manière expéditive, les auraient torturés et soumis à d'autres mauvais traitements graves. 21 civils ont également rapporté à HRW avoir été détenus illégalement dans des conditions inhumaines et dégradantes. HRW a interrogé 65 personnes entre le 10 avril et le 10 mai, dont d'anciens détenus, des survivants de la torture, des familles de victimes et d'autres témoins. HRW a également examiné des preuves physiques sur les lieux où certains des mauvais traitements présumés ont eu lieu, ainsi que des photos et des vidéos fournies par les victimes et les témoins. HRW avait déjà documenté des crimes de guerre à Boutcha et dans d'autres régions contrôlées par les troupes russes.

12.05.2022 : Le SEM s'attend à ce que 80'000 à 120'000 Ukrainien-ne-s se réfugient en Suisse d'ici l'automne, a annoncé David Keller, responsable de l'état-major de crise Asile, lors de la conférence de presse sur l'Ukraine. Actuellement, 300 à 500 personnes arrivent quotidiennement. Il faut s'attendre à ce que de nombreuses personnes réfugiées restent plusieurs années en Suisse, ajoute Gaby Szöllösy, secrétaire générale de la CDAS. Miriam Behrens, directrice de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), donne un aperçu de l'encadrement des familles d'accueil. Actuellement, environ 25'000 personnes réfugiées d'Ukraine sont hébergées en privé. Ces familles d'accueil peuvent soulager les autorités cantonales. Mais pour cela, les autorités doivent d'abord soutenir les familles d'accueil. Ainsi, ces familles pourraient devenir un booster d'intégration. Le modèle pourrait ensuite être utilisé pour d'autres situations de crise.

11.05.2022 : Le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi indique dans une interview à l'ORF que le besoin le plus urgent pour les personnes réfugiées d'Ukraine en Europe est d'être accueillies dans les pays d'accueil dans les services sociaux, les écoles et les systèmes de santé. Pour beaucoup, la situation est durablement difficile, car la guerre peut durer longtemps. C'est pourquoi des mesures à long terme sont également nécessaires pour assurer leur subsistance dans les pays d'accueil. Une attention particulière doit être accordée aux groupes vulnérables tels que les femmes et les enfants. M. Grandi s'est en outre montré très préoccupé par la situation des personnes bloquées en Ukraine en raison des opérations de guerre et des sièges et qui ne peuvent pas fuir. 
Enfin, le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés a souligné qu'une inégalité de traitement des personnes réfugiées était problématique. Ainsi, il est honteux et raciste de dire que les personnes qui fuient l'Ukraine sont de "vrais réfugiés" et que celles qui fuient d'autres parties du monde ne le sont pas. Toutes les personnes qui fuient la guerre, la persécution et la discrimination ont le droit de demander l'asile.

04.05.2022ONU Femmes et CARE rapportent que les femmes et les minorités sont particulièrement touchées par la guerre en Ukraine en ce qui concerne l'accès à la santé, à la sécurité et à la nourriture. Cela vaut en particulier pour les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et les groupes marginalisés comme les veuves ou les femmes qui gèrent seules leur foyer, les Roms, les LGBTQIA+ et les personnes handicapées. De nombreuses personnes concernées issues des communautés roms ont fait état de graves discriminations, tant dans leur lutte quotidienne pour la survie que dans l'accès à l'aide humanitaire.

La répartition des rôles en Ukraine est en train de changer. Alors que de nombreux hommes se sont retrouvés au chômage et se sont surtout engagés dans les forces armées, les femmes ont indiqué qu'elles devaient accepter de nouvelles tâches et plusieurs emplois pour compenser les revenus familiaux perdus. Les femmes jouent également un rôle important dans l'aide humanitaire au sein des communautés locales. Bien qu'elles puissent assumer de plus en plus de responsabilités au sein de leur famille et de leur communauté, elles sont largement exclues des processus décisionnels formels, politiques et administratifs qui affectent directement leur vie.

29.04.2022 : Human Rights Watch (HRW) met en garde contre le fait que les personnes réfugiées d'Ukraine - en particulier les femmes et les filles - sont exposées à un risque accru de violence liée au genre, de traite des êtres humains et d'autres formes d'exploitation en Pologne. La raison en serait l'absence de mesures systématiques de protection et de sécurité ainsi que de coordination étatique. Selon HRW, certaines réfugiées ont déjà été victimes d'exploitation et d'abus. Une femme de 29 ans originaire de Kiev a par exemple raconté à HRW que les gérants d'un club de l'est de la Pologne, dans lequel elle avait accepté un emploi de danseuse, avaient tenté de la forcer à travailler dans le domaine du sexe et avaient réduit son salaire lorsqu'elle avait refusé. Le personnel des centres polonais d'accueil des réfugié-e-s, qui sont pour la plupart des bénévoles, n'est pas non plus formé ni expérimenté pour reconnaître les signes de risques pour la sécurité des femmes et des filles, y compris la traite des êtres humains ou d'autres formes d'exploitation.

22.04.2022 : Selon l'OMS, après deux mois de guerre en Ukraine, la situation des personnes souffrant de maladies chroniques est dramatique. Ainsi, un ménage sur trois, dans lequel vit au moins une personne atteinte d'une maladie chronique, n'est pas en mesure d'accéder aux médicaments et aux soins nécessaires. Cela concerne entre autres les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, de diabète ou de cancer. L'accès est entravé par la mauvaise situation sécuritaire ou parce qu'il n'y a plus de services de santé disponibles à proximité. Selon l'OMS, 162 attaques contre des établissements de santé ont été recensées à ce jour en Ukraine.

22.04.2022 : Le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Jan Egeland, a averti que l’escalade de la guerre dans l’est de l’Ukraine allait entrainer plus d’effusions de sang ainsi que des déplacements massifs de population des régions de Louhansk et de Donetsk. Il existe également un risque que des villes entières soient assiégées. Pour le NRC, un cessez-le-feu immédiat est nécessaire pour pouvoir acheminer une aide vitale dans des zones déjà touchées par huit années de conflit et où les communautés dépendent déjà entièrement de l’aide humanitaire. Ce sont surtout les personnes âgées et les personnes handicapées, celles qui n’ont pas pu fuir, qui se retrouvent aujourd’hui prises au piège. Selon le NRC, des centaines de milliers de personnes restent piégées dans les zones d’hostilité actives, sans accès à la nourriture et à l’eau.       

19.04.2022 : Selon le HCR, plus de cinq millions de personnes ont aujourd'hui fui l'Ukraine. Cependant, on observe également un mouvement de retour dans le pays. Environ un million de franchissements de frontière vers l'Ukraine ont été enregistrés depuis le 28 février 2022. Les chiffres annoncés de ces différents franchissements de frontière vers l'Ukraine ne sont toutefois pas nécessairement des "retours" et il n'est pas encore possible de tirer des conclusions sur les tendances définitives. Ces mouvements peuvent fluctuer, selon le HCR, car la situation en Ukraine reste très volatile et imprévisible. Une partie des passages de frontière semblent en outre n'être que temporaire (achat de biens en Ukraine, visites ou accompagement de membres de la famille). 

11.04.2022 : Захистіть себе ! - Protégez-vous ! La Confédération lance une campagne d'information contre la traite des êtres humains. Des dépliants et des affiches sont destinés à attirer l'attention des personnes ayant fui l'Ukraine - en majorité des femmes et des enfants - sur les différentes formes d'abus. Le matériel d'information mentionne en outre les principaux contacts d'urgence ainsi que des conseils concrets sur la manière dont les personnes en fuite peuvent se protéger contre les abus. Les dépliants et les affiches sont disponibles gratuitement et peuvent être téléchargés sur le site de la campagne en ukrainien, russe, anglais, français, italien et allemand.

L'hébergement chez des particuliers comporte également un risque de traite des êtres humains. C'est pourquoi l'OSAR met régulièrement en garde contre les pratiques consistant à aller chercher des personnes directement dans les gares ou à proposer des hébergements via les réseaux sociaux. Seul un placement via des structures officielles hors des centres d'asile fédéraux permet un contrôle suffisant et donc la sécurité nécessaire pour les personnes fuyant la guerre, a déclaré la directrice de l'OSAR Miriam Behrens dans l'émission Schweiz Aktuell de la SRF.

11.04.2022 : Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) annonce sur Twitter que plus de 28'000 personnes en quête de protection en provenance d'Ukraine se sont actuellement enregistrées en Suisse. 24'389 d'entre elles auraient déjà obtenu le statut S. Actuellement, environ 1000 personnes arrivent en Suisse chaque jour, selon David Keller du SEM. Il faut compter entre 15'000 à 30'000 arrivées par mois.

04.04.2022: Selon Human Rights Watch (HRW), les forces russes ont commis des violations du droit de la guerre contre des personnes civiles dans les zones occupées de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev. Les témoins interrogés par HRW dans les régions récemment reprises par l’armée ukrainienne ont indiqué avoir assisté à des cas d’exécution sommaire d’au moins sept civil-e-s, des cas de violence illégale et de menaces contre des civil-e-s et d’un cas de viol répété d’une femme. Les forces russes seraient également responsables de pillage de biens civils. Pour HRW, ces exactions s’apparentent clairement à des crimes de guerre.

04.04.2022 : Comme rapporté par Reuters, les procureur-e-s ukrainien-ne-s chargé-e-s d’enquêter sur d’éventuels crimes de guerre auraient découverts les corps de 410 personnes dans des villes proche de Kiev récemment reprises par les forces ukrainiennes. Le gouvernement ukrainien a notamment accusé la Russie d’avoir commis un « massacre » dans la ville de Bucha où, selon divers médias dont Reuters, au moins 300 personnes civiles auraient été tuées par les forces russes. Alors que certains corps étaient enterrés dans une fosse commune encore ouverte, d’autres jonchaient encore les rues de la ville. Les images des personnes civiles tuées de Bucha ont causé l’indignation en Ukraine et à l’étranger, certains pays comme l’Allemagne appelant à durcir les sanctions contre Moscou. Pour sa part, le Kremlin a nié tout implication des forces russes et dénoncé une « mise en scène » et une « provocation des radicaux ukrainiens ».   

28.03.2022 : La BBC rapporte que les réseaux de trafiquants d'êtres humains en Ukraine et dans les pays voisins étaient déjà notoirement actifs en temps de paix. Ils tenteraient désormais d'étendre leurs activités dans le brouillard de la guerre. Les enfants seraient particulièrement menacé-e-s. Des procédures d'enregistrement lacunaires en Pologne et dans d'autres régions frontalières, surtout au début de la guerre, auraient conduit à la disparition d'enfants dont on ignore l'emplacement actuel. La BBC décrit en outre que les membres du trafic organisé d'êtres humains dans les pays voisins de l'Ukraine tentent d'emmener les femmes et les enfants en fuite vers d'autres pays en leur faisant de fausses promesses, afin de les exploiter probablement pour la prostitution. La BBC mentionne explicitement un cas de présumés trafiquants d'êtres humains en Roumanie qui voulaient pousser des réfugié-e-s ukrainien-e-s à se rendre avec eux en Suisse.  L'OSAR met également en garde contre le danger de la traite des êtres humains. La directrice de l'OSAR, Miriam Behrens, demande aux familles d'accueil de faire preuve de patience lors de l'attribution des réfugié-e-s. Personne ne devrait aller chercher de réfugié-e-s dans les gares. Un contrôle ne serait ainsi pas possible et la porte serait ouverte à la traite des êtres humains et à la prostitution forcée. 

28.03.2022 : A ce jour, 17'204 Ukrainien-ne-s se seraient enregistré-e-s en Suisse. 10'437 personnes ont déjà reçu le statut de protection S, annonce le SEM sur Twitter.

25.03.2022 : Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) propose aux cantons une contribution financière de 3000 francs par personne destinée en particulier à soutenir l’acquisition de connaissances linguistiques par les personnes fuyant l’Ukraine. L'acquisition de la langue serait importante pour que les personnes concernées puissent rapidement prendre un emploi et participer à la vie sociale.

23.03.2022 : Selon l’OMS, citée par Reuters, près de 500 000 réfugié-e-s ukrainien-ne-s en en Pologne souffrent de troubles mentaux. 30 000 de ces réfugié-e-s sont atteints de troubles mentaux graves nécessitant un soutien immédiat. VOA Europe, qui se base également sur des informations de l’OMS, rapporte qu’un grand nombre de réfugié-e-s arrivent en Pologne dans un état de fatigue extrême après un long voyage et ont besoin d’une attention médicale immédiate. Cela inclut de nombreuses personnes âgées ou malades qui ont dû interrompre leur traitement en raison de leur fuite ou d’un manque de médicaments. L’accès aux soins en Ukraine, déjà fortement limité depuis le début de la guerre, se réduit davantage en raison des attaques sur des établissements de santé. L’OMS a comptabilisé 62 attaques contre de tels établissements depuis le début de la guerre.         

21.03.2022 : Selon le chef du HCR, Filippo Grandi, cité par RFERL, le nombre de personnes qui ont fui leurs foyers en Ukraine a dépassé la barre des dix millions, soit environ un quart de la population totale du pays. La majorité de ces personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, tandis que 3.4 millions d’Ukrainien-n-e-s, essentiellement des femmes et des enfants, ont cherché refuge dans les pays voisins. Des centaines de milliers d’Ukrainien-ne-s sont pris-e-s au piège dans des villes assiégées comme Marioupol, où une grande partie des 400 000 habitant-e-s n’ont pas pu encore évacuer la ville.

Plus de 11'000 Ukrainien-e-s ont été enregistré-e-s en Suisse depuis le début de l'invasion russe, dont plus 4000 ont pu être logés dans le privé, annonce le SEM sur Twitter.

En accord avec le SEM et l'Office fédéral du logement (OFL), l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés et Campax proposent dès à présent une plateforme pour les professionnels de l'immobilier ainsi que pour les bailleur-e-s et les locataire-e-s* afin de soutenir les autorités dans la recherche de logements pour les réfugié-e-s ukrainien-ne-s.

17.03.2022 : Les Ukrainien-ne-s ayant besoin de protection peuvent désormais remplir un formulaire sur le site Internet du SEM puis l’envoyer dûment rempli par courriel, comme annoncé dans son communiqué. Le SEM travaille aussi sur un outil en ligne qui permettrait de remplir et de déposer le formulaire directement via son téléphone portable. Cela devrait permettre d'éviter que les personnes en quête de protection ne soient obligées de faire la queue pendant des heures avec leurs enfants. 

17.03.2022: L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait part de son inquiétude quant au risque de traite des personnes ainsi que d'exploitation et d'abus sexuels en Ukraine et dans la région. Les personnes qui fui la guerre, en particulier les femmes et les enfants non-accompagnés, sont dans une situation de vulnérabilité qui peut être exploitée par des trafiquants. Des cas de violence sexuelle ont déjà été signalés et il y a, selon l’OIM, des indications d’une exploitation potentielle parmi les personnes qui promettent un transport ou des services ultérieurs aux réfugiés. En 2021, l’OIM avait identifié et assisté plus de 1 000 victimes de la traite en Ukraine.

Le 15 mars 2022, le Représentant spécial et Coordinateur de l'OSCE pour la lutte contre la traite des êtres humains s’est réuni avec les autorités chargées de la lutte contre la traite des êtres humains de 17 États participants de l'OSCE pour discuter des risques de traite des êtres humains dans le contexte de la guerre en Ukraine et sur les mesures prises pour remédier aux vulnérabilités des personnes en déplacement et pour prévenir la traite. Selon l’OSCE, les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables et sont exposées à des risques importants de traite des êtres humains pendant leur voyage ou à leur arrivée dans le pays de destination.

16.03.2022 : La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter s'est entretenue avec l'Union patronale suisse, l'Union suisse des arts et métiers, l'Union syndicale suisse ainsi qu'avec Travail.Suisse sur l'accueil des réfugié-e-s ukrainien-ne-s sur le marché du travail. Les partenaires sociaux se sont montrés prêts à contribuer à la maîtrise des défis qui en découlent, comme l'indique le communiqué de presse de la Confédération. Avec le statut de protection S activé le 12 mars, les personnes en quête de protection peuvent commencer à travailler en Suisse sans délai d'attente. 

15.03.2022 : Selon UNICEF, de nombreux enfants ont été tués et beaucoup d'autres blessés en Ukraine depuis le 24 février. Au total, plus de 1,5 million d'enfants ont déjà dû fuir le pays. En moyenne, plus de 75 000 enfants seraient ainsi en fuite chaque jour en Ukraine depuis le début de la guerre. Cela signifie qu'en moyenne, 55 enfants ont dû fuir leur pays chaque minute. Ou encore que presque chaque seconde depuis le début de la guerre, un enfant ukrainien est devenu un réfugié.

15.03.2022 : Selon l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM), plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine. Selon le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), 5211 d'entre elles ont été enregistrées en Suisse - 2121 seraient hébergées chez des particuliers. 

14.03.2022 : Plus de 3000 réfugié-e-s ukrainien-ne-s se sont déjà fait enregistrer en Suisse, rapporte le journal Der Bund. Il y a eu des temps d'attente plus longs, pour lesquels la secrétaire d'Etat à la migration Christine Schraner Burgener s'est excusée lors d'une conférence de presse.  Jusqu'à présent, 175 des personnes réfugiées ont pu être placées dans des familles privées, explique la directrice de l'OSAR Miriam Behrens au Bund. Le projet de familles d'accueil de l'OSAR a déjà permis de trouver 45'000 places de couchage privées. Mais ceux-ci devraient être contrôlés afin de garantir la sécurité des personnes réfugiées. 

Dans un communiqué de presse, l'OSAR salue la décision du Conseil fédéral d'accueillir rapidement et sans complications les réfugiés de guerre en provenance d'Ukraine et de leur accorder une protection immédiate. Dans le même temps, il s'agit de prendre en compte de manière appropriée, lors de la mise en œuvre et de l'application, les éventuels besoins de protection individuels ainsi que les perspectives à long terme pour les personnes concernées comme pour les cantons, les villes et les communes.

11.03.2022 : Le Conseil fédéral active le statut de protection S pour les personnes ayant fui l'Ukraine. Selon le Conseil fédéral, ils obtiennent ainsi un droit de séjour sans devoir passer par une procédure d'asile ordinaire. La validité est d'un an, avec possibilité de prolongation. Le marché du travail est dès à présent accessible aux personnes ayant le statut S et les enfants peuvent aller à l'école. De plus, le regroupement familial est possible pour les personnes à protéger. La nécessité de mesures d'intégration telles que des cours de langue est actuellement examinée avec les cantons. La nouvelle réglementation s'applique également aux personnes originaires de pays tiers qui ont dû quitter l'Ukraine en raison de la guerre. La condition est que ces personnes disposaient d'une autorisation de séjour ukrainienne valable avant leur fuite et qu'elles ne puissent pas retourner dans leur pays de manière sûre et durable.

09.03.2022 : Selon les derniers chiffres mis à disposition par le HCR, ce sont plus de 2 155 000 réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de l’invasion russe. La Pologne héberge près de 1.3 millions de ces réfugiés, suivie par la Hongrie (203 000), la Slovaquie (153 000), la Fédération de Russie (99 000), la Roumanie (85 000) et enfin la Moldavie (83 000). Plus de 235 000 réfugiés ukrainiens ont également rejoint d’autres pays européens. Le Monde rapporte que, selon Ylva Johansson, la commissaire européenne chargée des affaires intérieures, en 12 jours, l’Union européenne a reçu sur son territoire autant de réfugiés que lors de la vague de 2015-2016. Elle souligne également que selon les premières estimations, la proportion d’enfants parmi ces réfugiés serait de 50 pourcents.  

07.03.2021 : Le Guardian rapportait déjà la semaine dernière qu'un nombre croissant de Russes quittaient leur pays par crainte de la loi martiale redoutée et des conséquences de la guerre. Selon un article de la NZZ, les possibilités de quitter le pays sont limitées en raison des sanctions et le train reliant Saint-Pétersbourg à Helsinki est actuellement la seule ligne ferroviaire permettant de quitter la Russie pour rejoindre l'UE. Topi Simola, responsable du transport de passagers au sein de la compagnie ferroviaire finlandaise, a déclaré la semaine dernière que ce sont surtout des citoyen-ne-s russes qui se rendent en Finlande. Il a l'impression que les femmes et hommes d'affaires ainsi que les diplomates ne représentent qu'une petite partie. La plupart des passager-e-s semblent s'attendre à une absence prolongée de leur pays d'origine. D'autres observatrices-teurs ont supposé qu'il s'agissait pour beaucoup de Russes qui vivaient ou travaillaient dans un pays de l'UE et venaient de rentrer chez elles/eux. Elles(ils auraient été complètement surpris par la guerre et auraient craint de ne plus pouvoir quitter le pays du tout. 

06.03.2022 : L'OSAR reprend la coordination du projet de familles d'accueil dans toute la Suisse et se réjouit de la grande solidarité de la population envers les personnes ayant fui l'Ukraine. Vous aussi, vous voulez annoncer un logement ? Alors cliquez ici. 

04.03.2022 : Selon Human Rights Watch (HRW), les troupes russes ont tiré des sous-munitions dans des zones résidentielles de Kharkiv. Au moins trois civils ont été tués. Selon HRW, ces attaques indiscriminées pourraient constituer des crimes de guerre. Amnesty International, HRW et Bellingcat avaient déjà documenté l'utilisation de sous-munitions contre des cibles civiles.

04.03.2022 : Le Conseil fédéral souhaite activer le statut de protection S pour les réfugiés ukrainiens. Avec ce statut, les réfugiés obtiendraient donc rapidement un droit de séjour en Suisse, sans devoir passer par une procédure d'asile ordinaire. Avec le statut S, la Suisse pourrait se rallier à la solution pour laquelle les États membres de l'UE se sont majoritairement prononcés la veille. Le Conseil fédéral va maintenant consulter les cantons et les organisations partenaires d'ici le milieu de la semaine prochaine avant de prendre une décision définitive sur son introduction.

03.03.2022 : Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, avertit que l'invasion russe a eu un impact massif sur les droits humains de millions de personnes en Ukraine. Selon elle, la plupart des décès civils ont été causés par l'utilisation d'artillerie lourde, de missiles multiples et de frappes aériennes sur des zones habitées, avec des rapports inquiétants sur l'utilisation d'armes à sous-munitions sur des cibles civiles. Des dommages massifs ont été causés aux habitations. L'utilisation d'armes à grande échelle dans des zones urbaines habitées comporte le risque d'un usage indiscriminé. De nombreux biens civils, dont un hôpital, des écoles et des jardins d'enfants, ont également été considérablement endommagés. Les infrastructures vitales ont été gravement endommagées, interrompant l'approvisionnement en électricité et en eau ainsi que l'accès aux soins de santé. Le 26 février 2022, près de Cherson, les troupes russes auraient tiré sur une ambulance transportant des victimes gravement blessées ; le chauffeur a été tué et un ambulancier blessé. 

Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons. Selon les estimations du HCR, un million de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays. Un autre million de réfugiés ont cherché refuge dans les pays voisins au cours des sept derniers jours, souvent après des jours de voyage à vélo ou à pied par des températures glaciales. Le HCR estime que jusqu'à quatre millions de personnes pourraient quitter le pays dans les semaines à venir si le conflit se poursuit.

Des dizaines de millions de personnes restent dans le pays et se trouvent en danger potentiellement mortel. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme se dit profondément préoccupé par le fait que l'escalade actuelle des opérations militaires ne fait qu'accroître le danger pour ces personnes. Des milliers de personnes, dont des personnes âgées, des femmes enceintes ainsi que des enfants et des personnes handicapées, sont obligées de se regrouper dans des abris souterrains et des stations de métro pour échapper aux explosions. De nombreuses personnes vulnérables sont séparées de leur famille et sont pratiquement prises au piège.

03.03.2022 : Dans un communiqué de presse, l'OSAR demande que la Suisse participe à l'accueil solidaire des personnes réfugiées d'Ukraine par le biais du statut S. Il est impératif que le Conseil fédéral précise son application et l'adapte de façon moderne afin de garantir l'égalité de traitement des réfugié-e-s en Europe. Etant donné l'incertitude sur le déroulement et la durée de la guerre en Ukraine, il importe de tenir compte - lors de l'aménagement de l'octroi de la protection - des perspectives d'intégration et d'un séjour stable à long terme pour les personnes à protéger.

02.03.2022 : The Guardian rapporte que les personnes de couleur qui fuient l'Ukraine sont attaquées par des nationalistes polonais-e-s. La police polonaise aurait ainsi averti que de faux rapports circulent sur les médias sociaux concernant des crimes violents commis par des réfugié-e-s de couleur en provenance d'Ukraine. Des nationalistes polonais-e-s auraient attaqué et maltraité des groupes de personnes originaires d'Afrique, d'Asie du Sud et du Proche-Orient qui avaient franchi la frontière dans la nuit du 2 mars. Les agresseur-e-s, vêtu-e-s de noir, auraient pris pour cible des groupes de réfugié-e-s de couleur, notamment des étudiant-e-s arrivé-e-s à la gare de Przemyśl en Pologne après l'invasion russe en provenance de villes ukrainiennes. Selon la police, trois Indiens auraient été passés à tabac par un groupe de cinq hommes, dont l'un a dû être hospitalisé.

02.03.2022 : Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations-Unies (HCDH), le conflit en Ukraine a déjà fait plus de 750 victimes civiles, dont 227 personnes tuées et 525 blessées. Parmi les civil-e-s tué-e-s se trouvent 31 hommes, 25 femmes, 6 garçons et 2 filles. Pour les autres 156 adultes et 6 enfants tué-e-s, le sexe n’était pas connu. Le nombre de victimes enregistré en 6 jours est plus élevé que celui enregistré dans les zones de conflit à l’est de l’Ukraine entre 2018 et 2021. Le HCDH estime que le véritable nombre de victimes civiles est probablement beaucoup plus élevé, notamment dans le territoire contrôlé par le gouvernement.

02.03.2022 : Selon la Deutsche Welle (DW), des ressortissant-e-s africain-e-s, la plupart des étudiant-e-s qui vivaient en Ukraine au moment de l’invasion russe, ont rapporté avoir eu des difficultés à monter dans des trains ou des bus pour quitter l’Ukraine, et ceci en raison de leur couleur de peau. Les gardes-frontières ukrainiens auraient donné la priorité aux Ukrainien-ne-s pour traverser la frontière vers la Pologne et se seraient opposés au passage de personnes originaires de pays africains. Celles-ci auraient été renvoyées à l’arrière de la file d’attente, contraintes d’attendre des heures dans le froid. Sur les 75 000 étudiant-e-s étrangers en Ukraine, près d’un quart viennent de pays africains. L’UE a indiqué que les frontières étaient également ouvertes aux personnes originaires de pays tiers qui vivaient en Ukraine. Pour sa part, le gouvernement polonais a annoncé que toute personne qui fui l’Ukraine serait autorisée à entrer dans le pays. Selon UN News, le chef du HCR, Filippo Grandi, a rappelé qu’il « ne devrait y avoir absolument aucune discrimination entre les Ukrainiens et les non-Ukrainiens. Les Européens et les non-Européens. Tout le monde fuit les mêmes risques ».     

01.03.2022 : Le nombre de personnes ayant fui l'Ukraine continue d'augmenter fortement : Selon les données du HCR, près de 660'000 réfugié-e-s ont déjà fui l'Ukraine vers les pays voisins au cours des six derniers jours. A ce rythme, la situation risque de devenir la plus grande crise de réfugié-e-s en Europe de ce siècle, selon le HCR. Selon les données de la BBC, le 1er mars à 12h30, la Hongrie avait accueilli 89'561 personnes, la Moldavie 56'064, la Slovaquie 46'868, la Roumanie 38'461 et la Biélorussie 329. 51'797 personnes auraient poursuivi leur route depuis ces pays vers d'autres pays européens.

28.02.2022 : Lors d'une conférence de presse du Conseil fédéral, la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter a affirmé que la Suisse n'abandonnerait pas les personnes en Ukraine. Les personnes réfugiées de guerre ukrainiennes doivent pouvoir entrer en Suisse, même si elles n'ont pas de passeport. En vertu de l'accord de Schengen, les Ukrainien-e-s pourraient rester 90 jours en Suisse sans visa. Au-delà, elles et ils devraient obtenir un statut de protection qui leur permettrait de rester plus longtemps, selon Karin Keller-Sutter.

28.02.2022 : Dans un communiqué de presse, l'OSAR demande au Conseil fédéral d'accorder rapidement une protection sans barrière aux personnes ayant fui l'Ukraine et de leur permettre d'engager une procédure d'asile. En outre, la Suisse doit participer aux mesures humanitaires de l'UE et fournir une aide immédiate sur place.

28.02.2022 : Selon Euronews, qui cite des chiffres du HCR, 368’000 Ukrainien-ne-s ont été forcé-e-s de fuir leurs maisons depuis le début de l’offensive russe. Ces personnes tentent désespérément de trouver refuge dans les pays voisins, en particulier en Pologne, qui a accueilli plus de 45’000 personnes en l’espace de 15 heures. Des files de voitures de plus 14 kilomètres et des temps d’attente de plus de 40 heures sont rapportés à la frontière avec la Pologne. La grande majorité de ces réfugié-e-s sont des femmes et des enfants, les hommes ukrainiens entre 18 et 60 ans étant interdits de quitter le pays. Le HCR estime que plus de 4 millions d’Ukrainien-ne-s pourraient être déplacé-e-s si le conflit se poursuit.   

25.02.2022 : Dans son éditorial « Ukraine Displacement : European Preparations and the Perpetual Solidarity Question », la directrice d'ECRE Catherine Wollard sonne l’alarme face à une nouvelle soi-disant « crise des réfugié-e-s ». ECRE a déjà signalé à plusieurs reprises que cet alarmisme fait le jeu des « hommes forts » qui exploitent les gens à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE. Selon Wollard, la seule façon d'éviter cela est de travailler ensemble et de partager les responsabilités de manière collective et solidaire. Les réactions diplomatiques et politiques sont certes importantes, mais le véritable test pour l'UE dans cette crise actuelle est la réaction aux personnes déplacées. Celle-ci doit être humaine et pratique, dans le respect total de toutes les obligations légales.

25.02.2022 : Lors de la conférence de presse sur la politique européenne, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter souligne qu'une solidarité européenne est nécessaire pour les personnes en détresse en Ukraine. La Suisse y participera également et s'engagera en faveur d'une clé de répartition. La Suisse est prête à accueillir les personnes en quête de protection en provenance d'Ukraine.

24.02.2022 : Dans un communiqué de presse, l'OSAR exprime son inquiétude quant aux conséquences pour la population civile en Ukraine. Il faut s'attendre à un important flux migratoire. Les pays européens doivent maintenant s'y préparer rapidement et se mettre d'accord sur un partage commun et solidaire des responsabilités. La Suisse doit participer à des programmes d'accueil des personnes réfugiées et soutenir les pays de premier accueil.

24.02.2022 : Le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) annonce sur Twitter que le traitement des demandes d'asile ukrainiennes a été provisoirement suspendu. Aucune décision ne sera prise sur les demandes en suspens « tant que la situation sur place ne sera pas clarifiée ».

24.02.2022 : Selon Al Jazeera, la Pologne a annoncé l'ouverture de neuf centres d'accueil le long de ses 535 kilomètres de frontière avec l'Ukraine. Le pays s'attendrait à un afflux de réfugié-e-s après les attaques russes contre l'Ukraine. Les centres doivent fournir des repas et des soins médicaux ainsi qu'un espace où les personnes peuvent se reposer et recevoir des informations.

24.02.2022 : Le HCR a annoncé jeudi que plusieurs milliers d'Ukrainien-e-s avaient fui vers les pays voisins, notamment la Moldavie et la Roumanie. 100’000 autres Ukrainien-e-s ont dû quitter leurs maisons ou ont été déplacés après l'invasion de la Russie.

22.02.2022 : L'Union européenne est prête et « bien préparée » à accueillir les réfugié-e-s d'Ukraine, a déclaré Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, sur Euronews.