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Le Conseil fédéral se prononce sur la répartition des personnes requérantes d’asile entre les cantons

Le 23 mai dernier, le Conseil fédéral a pris position quant au rapport de la Commission de gestion du Conseil des États (CdG-E) sur la répartition des personnes requérantes d’asile entre les cantons. La décision d’attribution à un canton est extrêmement importante pour les personnes concernées. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) salue le fait que les critères pertinents pour l’intégration des personnes requérantes d’asile devront dorénavant être mieux pris en compte. De même, il s’agira d’éviter les traitements inégaux des personnes requérantes d’asile et de garantir l’accès à la protection juridique.

Le Conseil fĂ©dĂ©ral se prononce sur la rĂ©partition des personnes requĂ©rantes d’asile entre les cantons 

Le 23 mai dernier, le Conseil fĂ©dĂ©ral a pris position quant au rapport de la Commission de gestion du Conseil des États (CdG-E) sur la rĂ©partition des personnes requĂ©rantes d’asile entre les cantons. La dĂ©cision d’attribution Ă  un canton est extrĂŞmement importante pour les personnes concernĂ©es. L’Organisation suisse d’aide aux rĂ©fugiĂ©s (OSAR) salue le fait que les critères pertinents pour l’intĂ©gration des personnes requĂ©rantes d’asile devront dorĂ©navant ĂŞtre mieux pris en compte. De mĂŞme, il s’agira d’éviter les traitements inĂ©gaux des personnes requĂ©rantes d’asile et de garantir l’accès Ă  la protection juridique.  

Évaluation de la rĂ©partition correcte et nĂ©cessaire  

La CdG-E a analysĂ© la rĂ©partition cantonale des personnes requĂ©rantes d’asile, critiquĂ©e Ă  maints Ă©gards par les cantons. La CdG-E s’est basĂ©e sur une Ă©valuation du ContrĂ´le parlementaire de l’administration (CPA) et a conclu que la rĂ©partition est en principe appropriĂ©e. La Commission a Ă©galement formulĂ© des recommandations ciblĂ©es pour les points nĂ©cessitant selon elle des amĂ©liorations. Le Conseil fĂ©dĂ©ral a dĂ©cidĂ© d’accepter deux des sept recommandations : examiner plus avant comment Ă©largir les critères de rĂ©partition afin de favoriser une meilleure intĂ©gration des personnes requĂ©rantes d’asile et rĂ©flĂ©chir Ă  une rĂ©partition plus Ă©quilibrĂ©e des personnes ayant des besoins particuliers, telles que les personnes mineures non accompagnĂ©es ou les cas mĂ©dicaux nĂ©cessitant une prise en charge intensive.                                                                                            

L’OSAR se fĂ©licite de cette Ă©valuation, car la rĂ©partition entre les cantons est fondamentale. En effet, les personnes requĂ©rantes d’asile sont affectĂ©es aux cantons proportionnellement Ă  la population et cette affectation est juridiquement contraignante.  Les obstacles Ă  un changement ultĂ©rieur de canton sont consĂ©quents et pour les franchir, il faut pouvoir justifier de la nĂ©cessitĂ© d’unitĂ© familiale ou d’un danger grave. La plupart des personnes ne peuvent changer de canton que si leur statut de personne rĂ©fugiĂ©e est reconnu ou si elles ne dĂ©pendent pas de l’aide sociale.  

L’OSAR salue l’examen plus approfondi des critères d’intĂ©gration  

Jusqu’à présent, les critères comme les connaissances linguistiques ou le niveau de formation, pertinents pour une intégration réussie des personnes requérantes d’asile, ne sont pas pris en compte. Le potentiel d’intégration n’est examiné qu’après l’attribution à un canton ou après la décision de première instance. Cela peut compliquer ou ralentir fortement l’intégration, par exemple si des personnes requérantes d’asile francophones doivent apprendre l’allemand pendant plusieurs années ou si des personnes très qualifiées résident trop loin des universités.

Depuis 2020, le SecrĂ©tariat d’État aux migrations (SEM) et l’École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich (ETHZ) mènent un projet pilote conjoint visant Ă  considĂ©rer davantage les chances d’intĂ©gration dans la rĂ©partition cantonale. Les rĂ©sultats de ce projet seront intĂ©grĂ©s dans l’examen du mĂ©canisme de rĂ©partition. L’OSAR s’en rĂ©jouit et encourage le fait que les donnĂ©es pertinentes pour l’intĂ©gration soient saisies Ă  l’échelon fĂ©dĂ©ral et qu’elles soient suffisamment considĂ©rĂ©es lors de la rĂ©partition entre les cantons. Pour ce faire, l’échange d’information entre la ConfĂ©dĂ©ration et les cantons doit ĂŞtre garanti, afin que l’encouragement de l’intĂ©gration puisse se dĂ©rouler sans encombre.  

Outre l’intégration sur le marché du travail, l’intégration sociale et les relations familiales doivent aussi faire partie des critères

L’OSAR partage les demandes des personnes spĂ©cialistes, formulĂ©es dans le cadre de l’évaluation, selon lesquelles les relations familiales en dehors de la famille nuclĂ©aire doivent ĂŞtre davantage prises en compte dans la rĂ©partition cantonale. La notion de famille, qui n’englobe jusqu’à prĂ©sent que les Ă©poux et les enfants biologiques, est trop restrictive selon l’OSAR. Pour faciliter l’intĂ©gration, la parentĂ© et les personnes de rĂ©fĂ©rence doivent entrer en ligne de compte. Dans le cas des personnes âgĂ©es et des personnes avec des besoins particuliers, il est utile qu'elles puissent vivre près de leur parentĂ©. Jusqu’à prĂ©sent, une telle attribution n’est possible que si la dĂ©pendance est avĂ©rĂ©e. Pourtant, le soutien de la parentĂ© ou des proches les aiderait Ă  s’orienter plus rapidement en Suisse. La ConfĂ©dĂ©ration entend certes examiner l’élargissement de la notion de famille,  mais elle prĂ©cise que cela pourrait nuire Ă  la rĂ©partition proportionnelle.  

Garantir l’accès Ă  la protection juridique et Ă  l’égalitĂ© des droits  

Si le mĂ©canisme de rĂ©partition est adaptĂ©, l’accès Ă  la protection juridique et le flux d’information sans interruption doivent continuer d’être garantis dans le cas d’une attribution Ă  un canton en dehors de la rĂ©gion d’asile. L’OSAR critique le fait que la ConfĂ©dĂ©ration n’envisage pas d’uniformiser le plus possible l’utilisation de la clĂ© de rĂ©partition dans les rĂ©gions d’asile, alors que le rapport de la CdG-E fait Ă©tat de diffĂ©rences significatives dans la correction manuelle de la clĂ© de rĂ©partition automatique. La rĂ©partition des personnes requĂ©rantes d’asile est en principe proportionnelle Ă  la population cantonale. Étant donnĂ© que d’autres facteurs tels que la nationalitĂ©, le besoin de prise en charge et les relations familiales doivent ĂŞtre pris en compte, la rĂ©partition automatique est corrigĂ©e manuellement dans quasiment deux tiers des cas.  Afin de garantir le traitement Ă©gal des personnes requĂ©rantes d’asile et donc l’égalitĂ© de leurs droits, l’OSAR estime que toutes les mesures doivent ĂŞtre prises chaque fois que nĂ©cessaire.  

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